Bienvenue à Saint-Paul!
Dans cette paroisse du diocèse de Créteil, à deux pas du centre pénitentiaire de Fresnes, un chant marque les évènements joyeux : «Bienvenue à Saint-Paul». Un refrain composé il y a quelques années par un couple fréquentant l’église Saint-Paul-de-la-Vallée-aux-Renards à L’Haÿ-les-Roses. Ce dimanche de décembre, après la messe, les paroissiens entonnent avec entrain et bonne humeur ces paroles pour marquer leur joie d’accueillir Mgr Dominique Blanchet. L’évêque du diocèse de Créteil visite pour la première fois cette église de son diocèse. « Ce nom est un peu poétique, confie-t-il micro en main à l’assemblée. Saint-Paul-de-la-Vallée-aux-Renards… on se demande ce qu’on va y trouver ! »
Bâtie en haut d’une petite côte, l’église des années 1960 a plus des allures de bâtiment industriel que d’église d’une vallée verdoyante et il n’y a pas l’ombre d’un goupil à l’horizon. Mais l’édifice religieux est pourtant bien un repère dans le quartier. D’abord par sa grande croix rouge qui signale la présence chrétienne dans la ville. Et plus encore, par l’action et le rayonnement de la communauté. « Ici, on reçoit l’autre, souligne le père Alfred Kamwanga, on est multiculturel. L’un des trois axes du projet pastoral c’est la solidarité, nous avons des attentions très fortes vers les personnes en maison de retraite par exemple, ou les étudiants qui habitent ici mais aussi les détenus, ils font partie du secteur pastoral, nous prions pour eux. » Pierre, un paroissien de longue date (« depuis 20 ans ! ») confirme l’attention portée vers les autres, en particulier les plus fragiles. « Il y a quelques semaines nous avons envoyé du chocolat et des timbres aux personnes de la prison. » Un peu plus loin, assises côte à côte sur les bancs de bois, Thérèse et Jacqueline, 84 ans toutes les deux, partagent avec de grands sourires leur bonheur de faire partie de cette communauté. « C’est une paroisse à taille humaine ici » raconte Thérèse. Son amie se souvient de son arrivée à l’église. « Je venais de Paris, j’ai eu du mal à m’habituer à cette architecture c’est vrai, confie-t-elle en riant sous son masque. Mais je m’y suis faite, d’abord parce que j’ai participé à de nombreuses activités pastorales. Et puis le vitrail est beau. »
Les deux dames regrettent que ce matin-là, le soleil ne perce pas sur la vallée aux renards. « Quand le temps est beau, c’est très joli ! » Il faut dire que la surface vitrée (près de 95 m2) occupe entièrement le mur du fond de l’église. Un vitrail non figuratif, par Jacques Colas-Guérin et André Ripeau, avec des verres de Saint-Gobain. Une œuvre monumentale, propice à la prière selon plusieurs paroissiens, mais qui avait besoin d’une sérieuse restauration. En 2019, les Chantiers du Cardinal avait soutenu les travaux. La paroisse avait même reçu le Prix Pèlerin pour ce chantier géré par les Ateliers Lucas Concept.