Le sculpteur JJ Bris et P. Sallé de Chou devant le nouvel autel de l’église Saint-Joseph-des-Quatre-Routes à Asnières.
« L’église est faite pour l’autel. Toute l’attention de l’assemblée converge vers la table du sacrifice durant la messe. » Jean-Jacques Bris, sculpteur
Jeudi matin, le sculpteur Jean-Jacques Bris est venu lui-même, accompagné de sa femme, de son fils et de son gendre, afin d’installer le nouveau mobilier liturgique de l’église Saint-Joseph-des-Quatre-Routes à Asnières. L’autel tout d’abord, lourd de 471 kilos, puis l’ambon qui lui est assorti, le siège de la présidence et la croix du célébrant. Un peu plus tard viendront la cuve du baptistère, les sièges des célébrants et les motifs ornant le tabernacle.
L’aménagement du chœur parachève la rénovation
Après des travaux réalisés à l’intérieur de l’église finalisés en juillet 2016, et financés à hauteur de 100 000 euros par les Chantiers du Cardinal, l’heure était venue d’apporter la touche finale à Saint-Joseph-des-Quatre-Routes. Le sculpteur Jean-Jacques Bris a réalisé un ensemble liturgique harmonieux dont il explique la signification.
Le sculpteur JJ Bris apporte le nouvel autel de l’église Saint-Joseph-des-Quatre-Routes à Asnières.
« L’église est faite pour l’autel »
L’artiste est habitué à œuvrer sur des chantiers d’église et en particulier ceux des Chantiers du Cardinal. Il a en particulier réalisé le mobilier liturgique de l’église Sainte-Hélène à Paris 18e. Chaque création se fait en lien étroit avec l’architecte et la paroisse, afin de se renseigner sur leurs attentes. Il tient également à se déplacer sur les lieux de chantiers afin de bien les connaître, ainsi que leurs spécificités. « Je suis profondément croyant, et pratiquant. Travailler à la réalisation d’un autel est plein de sens pour moi. L’église est faite pour l’autel. Celui-ci n’est pas un bijou, mais c’est l’élément qui le premier, attire le regard lorsqu’on entre dans l’église. Toute l’attention de l’assemblée converge vers l’autel durant la messe », explique-t-il.
Selon lui, l’autel est au cœur d’une ambivalence signifiante. D’une part, lors du moment le plus important de la messe, tout se passe au-dessus de l’autel, lors de la consécration. D’autre part, en-dehors des célébrations, il est important que les églises, qui font souvent l’objet de visites, soient dotées d’un autel qui attire l’œil, y compris celui des profanes. Le curé, le père Jean-Baptiste Sallé de Chou confirme cette impression. « Le beau est fondamental dans une église. Lorsque je vais visiter des églises avec des jeunes, ce qui les marque, c’est la beauté du lieu, surtout les personnes les plus éloignées de l’Église. Un beau mobilier liturgique produit une émotion. »
Le nouvel autel de l’église Saint-Joseph-des-Quatre-Routes rénovée
La symbolique des Quatre Routes
Le façonnement de la matière est au cœur du patient travail de Jean-Jacques Bris. Celui-ci reçoit des feuilles épaisses de métal puis les travaille jusqu’à ce qu’elles aient un aspect ondulé et patiné qui accroche la lumière. Il y a quatre incurvations dorées qui symbolisent les Quatre Routes, nom de la paroisse. La lumière provenant des grands vitraux, sur la gauche de l’église se réverbère sur les ouvertures dorées de l’autel, provoquant un jeu de lumières nuancé, et particulièrement harmonieux.
Le baptistère, qui date du début du XXe siècle sera conservé, mais l’artiste y ajoutera une cuve de laiton patinée ornée d’un couvercle. Quant au tabernacle, il sera décoré d’un ornement doré à la feuille d’or, qui de même que l’autel, attirera l’œil de la personne arrivant dans l’église.