« Les travaux de l’église Saint-Jean-Baptiste ont marqué le Val Fourré »
Dimanche 1er décembre 2019, les paroissiens de Mantes-la-Jolie ont clôturé une semaine de fête pour les 50 ans de l’église Saint-Jean-Baptiste au Val Fourré. L’extérieur du bâtiment vient tout juste d’être rénové et la mairie a fait refaire le parvis baptisé… « Saint-Jean-Baptiste ».
Même le maire de Mantes-la-Jolie arbore les couleurs de Saint-Jean-Baptiste. Raphaël Cognet porte, ce dimanche 1er décembre 2019, une cravate en pagne, avec l’image du saint patron de l’église du Val Fourré. « Tous les paroissiens ont joué le jeu » glisse une jeune femme, elle-même a coordonné ses boucles d’oreilles à sa jupe en pagne. Et à part le préfet, en grande tenue, il faut bien reconnaître que tous, petits et grands, portent un morceau de ce tissu blanc, bleu et vert. Même la statue de Jean-Baptiste dans l’église a eu droit à une petite écharpe. Sans oublier monseigneur Éric Aumonier, qui porte fièrement les couleurs de la paroisse sur sa chasuble.
L’évêque de Versailles est venu concélébrer la messe ce dimanche, entouré des prêtres de la paroisse, de ceux qui y ont officié précédemment et des séminaristes devenus prêtres depuis. L’église est pleine à craquer. Au fond, on se bouscule un peu pour tenter de trouver une petite place afin de suivre la célébration. Elle marque aussi la fin d’une semaine de fêtes : l’anniversaire de l’église Saint-Jean-Baptiste et du quartier du Val Fourré.
La procession des offrandes durant la messe a reflété toute la richesse de la communauté paroissiale. (VAM/CDC)
Pour marquer le coup, la mairie organise aussi sa cérémonie, après la messe. Il s’agit d’inaugurer le parvis de l’église, tout juste rénové. Le petit rideau est tiré par les officiels, dévoilant la plaque bleue et blanche portant le nom de la place : parvis Saint-Jean-Baptiste. C’est là que se tient l’un des plus gros marchés de la ville. L’endroit est stratégique. « On espère qu’avec cette rénovation, on entendra moins pendant la messe les coups de klaxons des gens qui veulent déplacer les voitures… » glisse avec un sourire le maire dans son discours.
Les Chantiers du Cardinal ont financé les travaux de rénovation extérieure de l’église. (VAM/CDC)
Une communauté arc-en-ciel
« Il y a 50 ans le curé célébrait la messe dans un préfabriqué », rappelle le père Matthieu Williamson, curé actuel de la paroisse. En ce dimanche d’hiver, le bâtiment est trop petit pour accueillir tous les fidèles de la ville. « J’ai des amis qui sont venus de loin pour cette messe aujourd’hui, raconte en souriant José Da Silva, et même du Portugal ! » Ce père de famille est très attaché à Saint-Jean-Baptiste. « J’ai fait ma profession de foi et mes deux filles ont été baptisées ici. » C’est aussi un endroit symbolique pour la communauté portugaise dont il fait partie. « C’est là où nos familles se rencontraient le dimanche, on est devenus amis, on ne fait plus qu’un. Et on a la chance d’avoir d’autres communautés, c’est une grande richesse. »
Procession des offrandes pendant la messe. (VAM/CDC)
Sur le parvis, quelques minutes avant de prendre place dans la chorale, Mado Makilandi éclate de rire : « Tout le monde est là ! C’est une chance pour nous et une richesse, toutes les communautés… comme l’arc-en-ciel ! » La procession des offrandes donne d’ailleurs l’occasion de présenter toutes les communautés de la paroisse dans un joyeux défilé chantant et priant tout à la fois. « Les messes sont comme cela ici, explique Sœur Marie-Paul Dossat, des Filles de la Croix, très animées. »
La religieuse habite, avec trois autres sœurs, depuis 30 ans au Val Fourré, elle a vu changer le quartier et l’église. « Certains quartiers se sont appauvris. Nous sommes là auprès des enfants, des femmes aussi, et des personnes sans-papiers. Là où il y a besoin. » Ce dimanche de décembre « quelque chose s’est passé ici, ajoute la religieuse. Je crois que les travaux ont marqué le quartier. »
Une semaine de fête
De tous les événements organisés durant cette semaine de fête, il en est un qui a marqué les esprits : une pièce de théâtre. « Pierre et Mohamed », d’Adrien Candiard o.p., qui relate l’assassinat, en Algérie en 1996, de monseigneur Pierre Claverie, évêque d’Oran, et de son chauffeur Mohamed . La représentation a été préparée par des catholiques et des musulmans du quartier. Une occasion de dialogue avec la communauté musulmane très présente dans ce quartier de Mantes-la-Jolie qui compte trois mosquées. « Je ne connaissais pas cette histoire, confie José Da Silva, cela permet d’avoir un échange, ce n’est pas pareil que des réunions. » Pour Sœur Marie-Paul Dossat, cette représentation a été bénéfique « ce sont des signes de fraternité qui sont consolidés. »
Vue intérieure de l’église, au fond la porte des 12 apôtres. (VAM/CDC)
« Après une semaine (d’événements) je rends grâce à Dieu pour tant de bienfaits, conclut le père Williamson à la fin de la messe. La communauté est renouvelée, merci à tous les paroissiens, chaque jour était un beau jour. » L’intérieur de l’église a déjà été rénové grâce à l’aide des paroissiens. L’apport financier (300 000 euros) des Chantiers du Cardinal a permis de finaliser les travaux extérieurs : façades, marches devant l’église, porte, croix… Mais il reste encore à faire ! En 2021, il aimerait pouvoir faire installer un clocher et lance d’ailleurs un appel à la générosité des fidèles.
Le chantier de l’église et celui du parvis ont duré plusieurs mois, impossible d’ignorer que cette partie de la dalle du Val Fourré était en travaux ! Mais un chantier qui a rendu l’église visible. « Le quartier a évolué, l’architecture a évolué, explique le père Williamson, une belle église dans un bel environnement c’est un signe de Dieu dans le quartier. » Ici le signe de Dieu ne peut plus se manquer. Une grande croix de 7 mètres de hauteur orne la façade de l’église. Laquelle dispose désormais d’une immense ouverture vitrée, la porte des 12 apôtres. Monseigneur Aumonier a d’ailleurs béni, de l’intérieur, cette porte monumentale qui a ensuite été ouverte sur le quartier.
La croix, comme la porte, ont été imaginées par l’architecte Benoît Ferré. « Merci à toi, le Mantais, lance-t-il à l’assemblée au moment des discours, parce que tu es là, parce que le Christ t’interpelle. Nous ne pouvons rester indifférent à sa question : quelle est notre finalité sur la terre ? Sur la porte, tu peux voir le nom des 12 premiers qui ont répondu. Ils nous appellent à entrer… et partir en mission ! »