Reportage sur un chantier habité. Les pères François Maniacki et Georges King logent dans le centre paroissial Saint-Martin d’Orly (94). Un ensemble de bâtiments des années 1960 en cours de rénovation.
Tous les mercredis matins le père François Maniacki et le père Georges King ont une réunion de chantier. « C’est nouveau pour nous, reconnaît le père Maniacki, cela nous donne une expérience supplémentaire… » Discuter avec l’architecte de l’aménagement des salles de réunion, de l’installation des nouvelles fenêtres ou du calendrier des travaux fait partie du quotidien des deux prêtres. Appartenant à la communauté des Oblats de Marie Immaculée, ils sont installés depuis deux ans dans le centre paroissial Saint-Martin d’Orly (94).
« Dans les années 1960 (date de construction du centre) on était moins attentif aux questions d’économies d’énergie » explique Ridha Ben Hassine. L’architecte du cabinet Rassine est en charge des travaux. « Ce centre est construit en béton, il répondait à une fonction. » Des années plus tard, il faut isoler certains murs pour éviter les déperditions énergétiques et le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite. Un chantier de réhabilitation mené par la paroisse avec l’aide du diocèse de Créteil.
[VOIR] Le projet de rénovation du centre paroissial
« Nous avons demandé à habiter là, précise le père Maniacki, et cela correspondait au projet pastoral de monseigneur Michel Santier (évêque de Créteil) pour cette paroisse. » Les deux prêtres vivent donc dans ce quartier de Choisy-le-Roi, à la bordure d’Orly, dans ce bâtiment en forme carrée, au milieu des immeubles. « Les habitants nous voient, on discute ensemble quand on cherche comme eux une place de parking ! » Deux autres prêtres de leur communauté habitent déjà dans la commune, mais dans un appartement. « En logeant dans le centre paroissial, c’est différent, précise le père Maniacki. Les paroissiens ont sans doute moins peur de nous déranger, ils passent nous voir plus facilement pour déjeuner après la messe par exemple. »
Reste que le centre paroissial est pour le moment en travaux et que les deux prêtres doivent composer avec quelques désagréments. « C’est vrai que ce n’est pas facile de préparer une homélie avec le bruit du marteau-piqueur à côté… » glisse le père François Maniacki. « Travailler sur un chantier habité, c’est toujours plus complexe, confirme Ridha Ben Hassine. Mais on fait en sorte que tout se passe bien. Quand on attaquera la rénovation de la partie logement, il faudra que les pères partent quelques temps chez des amis. »
D’ici là, le gros du travail se concentre dans une partie de l’église : un bureau d’accueil et des salles de réunions sont créées sur l’un des côtés de l’église. Ces travaux devraient être terminés pour le début du mois d’avril, sans doute pour les Rameaux. La réunion de chantier de ce mercredi est justement l’occasion de revoir l’organisation des bancs pour conserver la capacité d’accueil (plus de 300 places).
Pendant les travaux, les fidèles se retrouvent dans la petite chapelle Saint-Martin pour les célébrations. « C’est un membre de la paroisse qui a repeint les murs » précise le père Maniacki en ouvrant la porte en bois donnant sur le petit cloître fleuri. Les paroissiens sont attachés à leur centre Saint-Martin, et ils se mobilisent aussi pendant le chantier. Certains vont donner un coup de main pour installer la nouvelle cuisine dans la partie privative. Le budget étant serré il faut faire appel aux bonnes volontés. « Il y a de la convivialité dans cette paroisse » se réjouit le père Maniacki.
« J’apprécie vraiment cette façon de vivre de plain-pied, au contact des paroissiens et des gens du quartier » indique le père Georges King, plus habitué jusque là, à loger dans des presbytères. « Cela correspond aussi à la mission de notre congrégation : être proche des gens, à la périphérie de l’Église. »