De la chapelle à l'église Sainte-Bernadette
L’histoire de l’église Sainte-Bernadette est liée à celle de ce quartier de Versailles, qui reste agricole jusque dans les années 1950. Les catholiques se rendent à la messe à l’église Saint-Symphorien, mais en 1935 l’abbé Boyer lance l’idée de construction d’une chapelle pour les habitants de ce secteur. La chapelle Sainte-Bernadette est rapidement bâtie, la première messe est célébrée en 1937. Surnommée « la chapelle de quarante sous », elle ne devient église paroissiale qu’en 1959. Quelques années plus tard, un presbytère est érigé sur le terrain jouxtant l’église.
Au fil des années cette partie de la ville de Versailles s’est largement urbanisée, la population d’abord très ouvrière a changé. Aujourd’hui, la majeure partie des habitants du quartier est en situation de précarité et de jeunes familles viennent s’installer. Une population que la paroisse souhaite toucher au plus près. « On peut imaginer proposer de l’aide aux devoirs pour les enfants après l’école, ou ouvrir notre propre patronage, fait remarquer le père Emmanuel Gougaud, curé de la paroisse. Mais aussi proposer des espaces de coworking puisque le télétravail se généralise. » Et voilà des locaux paroissiaux, ouverts à tous, précise le curé, qui deviennent « un lieu d’accueil solidaire, qui correspond à cet esprit d’évangélisation cher au pape François à travers la fraternité humaine. »
Pour monseigneur Éric Aumonier, évêque émérite du diocèse de Versailles, « Nous sommes sur une situation qui montre bien l’évolution de cette ville, et l’importance du prêtre qui doit vivre sur sa paroisse. » Or, fait-il remarquer « Les locaux sont totalement en inadéquation avec les besoins de la population. »
Le presbytère actuel (à gauche) a été bâti dans les années 1960. (KD/CDC)
Car il s’agit pour cette petite paroisse versaillaise de poursuivre son activité missionnaire : évangéliser dans le quartier et se rendre visible dans cette partie de la ville moins favorisée. « Il ne s’agit pas de bâtir pour bâtir ! », précise le père Gougaud. Gérard Chapeaux, paroissien depuis 1985, confirme : « Ce nouveau bâtiment doit être conçu de telle façon qu’il favorise la pastorale que notre curé veut mettre en œuvre.» Des nouveaux locaux pour donner un nouvel élan, une « refondation », à cette paroisse dont l’équipe pastorale a été très dynamique dans les années 1980. Près de 40 ans plus tard, environ 30% des paroissiens viennent d’ailleurs. Sainte-Bernadette est une « paroisse d’élection». « Cela s’explique par le mélange de population, de nationalités, de situation sociale, décrypte Gérard Chapeaux. On s’entend bien, cela créé une ambiance qu’on ne retrouve pas trop à Versailles ou ailleurs. »