Des vitraux Mauméjean
Bénédiction des vitraux dans l’église.
Samedi 19 et dimanche 20 décembre 2020, les paroissiens de Saint-Urbain-Sainte-Marie-des-Vallées à Colombes (Diocèse de Nanterre) sont rassemblés pour la bénédiction des vitraux restaurés de l’église Sainte-Marie-des-Vallées. Après plusieurs mois de chantier pour leur redonner tout leur lustre, les grandes baies colorées ont été réinstallées à leur place dans l’édifice. C’est le maître-verrier Antonio Martins, installé à Colombes qui s’est chargé de leur restauration.
Vue d’une partie de la série de vitraux Mauméjean. (Paroisse Saint-Urbain)
Si l’église Sainte-Marie date du début des années 1930, les vitraux ne sont pas tous de la même époque. La série réalisée par les Ateliers Mauméjean, installée sur l’un des bas côtés, date des années 1950. Il s’agit de vitraux non figuratifs, mais qui évoquent tous Marie à travers les noms qu’on lui donne parfois : Consolation des affligés, Refuge des pécheurs…
[VOIR] Le projet de restauration des vitraux
Les Chantiers du Cardinal ont été sollicités pour financer la restauration de cette série de cinq vitraux. Ils ont apporté une aide de 30 000 euros pour ce projet.
Les vitraux Mauméjean restaurés ont été réinstallés dans l’église. (CDC/PO)
Trois question à l'abbé François Dedieu
L’abbé François Dedieu est le curé de la paroisse Saint-Urbain où se trouve l’église Sainte-Marie-des-Vallées à Colombes (92). Il a suivi le chantier de restauration des vitraux depuis plusieurs mois.
Que représentent ces vitraux dans l’église ?
Les 5 vitraux latéraux actuellement restaurés portent le nom de Marie : Secours des chrétiens, Consolation des affligés, Refuge des pécheurs, Étoile du matin, Salut des infirmes. Ils sont non figuratifs, dans des tons de bleu. Ils sont en harmonie avec les autres vitraux, représentant des églises (dont la nôtre) et le grand vitrail de l’Assomption de la Vierge. Cette série de cinq vitraux est intéressante car elle est en relief, avec des demies sphères. Ils sont aussi plus lourds et donc plus fragiles.
Les vitraux évoquent la vierge Marie. (Paroisse de Saint-Urbain)
Il fallait donc les restaurer ?
Il y avait un risque que ces vitraux s’effondrent ! Une restauration repoussée depuis longtemps, souvent d’autres travaux sont prioritaires. Mais on ne peut pas prendre le risque de perdre une partie de notre patrimoine. Si l’un de ces vitraux s’effondre, que faut-il faire ? Le remplacer par un verre blanc ? Le refaire à l’identique coûterait très cher… La restauration est donc une logique d’entretien du patrimoine. Ils sont vus lors des Journées du Patrimoine. Ils font partie de l’église et ont aussi une dimension spirituelle.
Comment le vitrail participe-t-il à la liturgie ?
Il participe à créer une atmosphère. En dehors des célébrations, le vitrail se déploie davantage, en particulier lorsque les gens se déplacent dans l’église. Pendant la messe, le vitrail nous aide à prier. Dans cette église, il faut noter l’intelligence de l’auteur : en regardant vers le chœur et donc l’un des grands vitraux figuratifs, on voit la croix juste au-dessus de l’autel. Il y a une vraie cohérence entre l’architecture et le vitrail.
[NdlR] Cette interview est publiée dans le dossier « Art sacré » de la revue des Chantiers du Cardinal en décembre 2020.