Des paroissiens mobilisés en attendant le nouveau toit
L’église du Saint-Esprit à Meudon-la-Forêt, bénéficie d’importants travaux. La mise en péril, en avril 2015, avait nécessité sa fermeture. Depuis, les célébrations dominicales, célébrées par l’administrateur de la paroisse, le père Pierre Benoît, continuent pourtant à se tenir tous les week-ends. L’une a lieu le samedi soir, et les deux autres le dimanche matin, dans une salle paroissiale transformée. Tous les samedis, les paroissiens replient les cloisons amovibles et installent environ 230 places, des chaises et des bancs, qui sont ensuite rangés afin de laisser l’espace libre pour les activités de la semaine.
Plusieurs paroissiens témoignent de la vie de leur communauté, en l’absence d’une « église en dur ». Si certains fidèles sont partis, car ils avaient besoin du bâtiment église et de la présence continue du Saint-Sacrement, comme le souligne Claire Blaise, ancienne responsable de l’aumônerie, la plupart sont restés et se serrent les coudes.
Goulven Cozanet, mémoire vivante de l’église du Saint-Esprit
Goulven Cozanet, 85 ans, est un des plus anciens paroissiens de l’église.
Goulven Cozanet, 85 ans, est un des plus anciens paroissiens de l’église du Saint-Esprit. Il nous livre les souvenirs qui l’ont marqué, depuis cinquante ans.
« Je suis arrivé à Meudon-la-Forêt en 1962. La décision de construire l’église avait été prise un an avant. Je me souviens encore des baraques de bois qui lui préexistaient. L’édifice ne fut achevé qu’en juin 1968. Les derniers aménagements se sont faits en plein événements !
L’architecture de l’église était révolutionnaire puisque la forme du toit ressemble à une hyperbole. Malgré plusieurs interventions sur sa structure, au bout d’un demi-siècle, en 2015, le toit a donné des signes de faiblesse. Nous avons dû fermer l’église précipitamment. C’est la plus grande église du secteur, la seule qui puisse accueillir les célébrations des paroisses alentour : quand il y a des premières communions ou des grandes fêtes, c’est ici que tout se passe !
J’ai pu observer les évolutions de la population locale au fil des ans. Au début, quand la ville est née dans les années 1960, il y avait beaucoup d’arrivants, rapatriés d’Algérie, mais aussi ouvriers de chez Renault. La firme était propriétaire de plusieurs logements. À cette époque, il n’y avait ni commerce, ni téléphone !
Des concerts pour financer l’église
En 1970, avant l’arrivée des salles de concerts à Vélizy, j’ai monté une association, avec trois amis, afin d’organiser des concerts à l’église. Cette association, Le Parvis, a duré dix ans. Nous avions négocié des tarifs abordables pour que le plus grand nombre puisse venir. Il y avait environ quatre concerts par an, pendant une dizaine d’années. Le premier concert a été inauguré par les Petits Chanteurs à la Croix de Bois, alors basés à Meudon. Nous avons eu de grands musiciens, et de superbes groupes et chœurs : John Littleton, le Golden Quartette, la chorale Elisabeth Brasseur… Tous les bénéfices allaient au financement des églises. Nous avons aussi lancé des campagnes de collecte, en faisant notamment du porte-à-porte, et en faisant souscrire les donateurs à un prélèvement automatique mensuel, afin que soit remboursé le prêt qui nous avait permis d’édifier l’église du Saint-Esprit. Pour les cinquante ans de la paroisse, en 2011, un olivier, symbole de paix, de longévité, et d’espérance, a été planté : il a doublé de taille depuis ! »
Dynamisme et convivialité
Béatrice Jourdain anime régulièrement les chants des messes.
Béatrice Jourdain est mère de famille et anime les chants des messes une fois par mois.
« Je suis arrivée en 2006, et ai souhaité inscrire mes enfants au catéchisme. Puis, je me suis progressivement tournée vers l’animation de la liturgie. J’ai vu que l’église du Saint-Esprit cherchait des musiciens et je me suis portée volontaire. À présent, une fois par mois, j’anime les trois messes du week-end. J’apprécie beaucoup la convivialité de notre paroisse, que je ne retrouvais pas à l’église où j’allais avant. On recense environ trente nationalités différentes dans la paroisse : cela reflète un dynamisme bienvenu ! »
Des paroissiens engagés, et tous bénévoles
Claire Blaise, ancienne responsable de l’aumônerie durant quatre ans avec son mari, et Nicole Favrolt, qui le fut avant elle et, lui a passé le témoin.
« Je suis née à Meudon-la-Forêt ; j’ai donc vu défiler du monde depuis que je viens au Saint-Esprit ! Je fais particulièrement attention aux nouveaux visages, ainsi qu’aux plus jeunes, afin de garder intacte la dimension accueillante et conviviale de l’église ».
La convivialité présente au Saint-Esprit s’est renforcée avec la fermeture de l’église. On aurait pu croire que tous les paroissiens s’éparpilleraient dans les églises alentour. Finalement, chacun met la main à la pâte, en fonction de ses disponibilités, de ses talents, de ses envies. Que ce soient les personnes en charge de l’accueil, de la comptabilité, du ménage… tout le monde est bénévole. Cet esprit demeure, et nous vivons une véritable solidarité ‘’matérielle’’ et humaine, durant ces trois ans de fermeture ! »