Le curé laissera à ses paroissiens un chantier achevé dont les premiers travaux avaient commencé il y a deux ans par la destruction d’un centre et d’un presbytère vétustes et hors norme. La pose de la première pierre a lieu le 12 avril 2023. Le père Yann Le Lay aura réussi à mobiliser toute une équipe diocésaine (Bénédicte Thibaud, Olivier Charnin et Bruno Simon) et paroissiale (Yves Bourrut-Lacouture), relayée par le Conseil paroissial pour les affaires économiques, des bénévoles et des donateurs engagés mobilisés par le couple Guillet pas peu fiers des 250 000 euros récoltés tout au long des trois ans de l’opération.
Un résultat à la hauteur de la mobilisation…
Un presbytère aux dernières normes architecturales muni de deux belles chambres, l’une donnant sur la rue, l’autre sur le jardin à l’étage et d’une troisième, de plain-pied au rez-de-chaussée, répondant à la réglementation d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR) jouxtant une cuisine équipée, en cours de finition lors de l’inauguration.
Quant aux bureaux et aux salles paroissiales, il y en a près d’une dizaine à la disposition de la communauté catholique, de toutes les tailles, « du parloir-café aux deux grandes salles dotées de haute technologie pouvant accueillir jusqu’à 32 personnes, en passant par quatre salles de catéchisme et un oratoire », indique très fier Bruno Simon, le coordinateur du chantier côté paroisse, en montrant une clé numérique qui ouvre toutes les portes.
Sans oublier l’immense salle pouvant recevoir plus d’une centaine de personnes, dans des conditions acoustiques et lumineuses de grande qualité comme ont pu en juger tous ceux qui étaient présents à l’inauguration dont le Maire de la ville, François de Mazières qui a salué la mobilisation du père Yann Le Lay « pour que cela soit le plus beau possible, dans un quartier souvent considéré comme moins beau, mais qui se requalifie ».
Un ministre venu en voisin
De gauche à droite : François de Mazières, maire de Versailles, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe, le père Yann Le Lay et Mgr Crépy, évêque du diocèse
D’ailleurs le curé a abondé en soulignant le soutien et la confiance du Maire et de ses équipes. « La maison de quartier a permis de continuer les activités, comme le repas de Noël. Quand on fait tomber les murs, on le fait complètement. Tout un quartier s’embellit, vivant et beau, fraternel dans toutes ses diversités. » D’où la présence des membres des autres religions chrétiennes et même du recteur de la mosquée située dans la même rue. « La paroisse est la famille de ceux qui n’en n’ont pas », a indiqué dans une jolie formule Jean-Noël Barrot, le ministre chargé de l’Europe, ancien député de cette circonscription.
« Ils ne sont pas si nombreux dans le diocèse les curés-bâtisseurs capables de mener un tel projet », souligne plein d’admiration le général (2e section) Olivier Charnin, ancien officier du génie devenu économe diocésain adjoint.
Fête et joie pour tout le quartier
En cette fête du Sacré cœur de Jésus, Mgr Luc Crepy a rendu « grâce pour la générosité de tous les acteurs de ce projet, de leur soutien moral comme matériel ». Il a alors béni les pierres vivantes avant de bénir les pierres du bel édifice. Jean-Pierre Gaspard, le directeur général bénévole des Chantiers du cardinal, a souligné la présence fidèle des généreux donateurs qui « s’engagent solidairement » et ont permis de donner 250 000 euros. Un très joli chœur de l’école voisine de Sainte-Agnès dont le père Yann Le Lay est l’aumônier, a donné une touche de fraîcheur à ces instants solennels et fait participer l’assemblée par toute une gestuelle joyeuse. Le père Pierre Delort-Laval, l’un des deux vicaires généraux du diocèse, constate avec joie : « Deux quartiers populaires en pleine transformation à Versailles – les Chantiers ici et Montreuil avec Sainte-Bernadette – bénéficieront de magnifiques bâtiments paroissiaux flambant neufs cette année ».
Le miracle des roses
En référence à l’histoire de sainte Elisabeth de Hongrie et du miracle des roses, deux rosiers ont été plantés, comme une réponse au tableau qui trône dans le chœur de l’église toute proche et qui représente la reine Elisabeth, future sainte, visitant régulièrement les malades et transformant parfois même le château en hôpital, pendant les guerres. Un jour, se rendant à Eisenach, à pied, pour porter du pain aux pauvres, elle rencontre son mari qui lui demande ce qu’elle cache dans son tablier. Elle commence par lui cacher la vérité en disant que ce sont des roses. Rapidement prise de remords, elle lui avoue que ce sont des pains et ouvre son tablier. Mais, point de pains, uniquement un bouquet de roses magnifiques. Chaque bonne action de sainte Elisabeth était comme une fleur offerte. Son mari rendit grâce pour sa bonté.
Aujourd’hui, ce sont les paroissiens et les habitants du quartier qui se réjouissent.
Jean de Préval
