«Il y aura des arbustes aux quatre coins de la terrasse, et du mobilier en palettes de bois qu’un bénévole est en train de façonner. Ici des bacs avec des plantes, ce sera un vrai coin de nature à côté de l’église. » En faisant visiter le toit du futur café paroissial, le père Arnaud Bonnnassies trace dans l’air les contours de la terrasse – « le roof top » – de l’établissement. Un lieu accueillant, à ciel ouvert, qui ravira sans doute les élèves du collège-lycée voisin. « Le lycée Saint-Michel est juste là, précise le curé de la paroisse, en désignant le bâtiment gris de l’autre côté de la rue. Ils vont voir ce qui se passe sur la terrasse depuis leurs salles de classe… »
[VOIR] Le projet de café paroissial à Saint-Mandé
C’est en grande partie pour ce jeune public que le café s’ouvre, à quelques mètres du lycée, de l’église Notre-Dame aussi, et d’une école privée. Une zone où les jeunes se regroupent d’ordinaire dans la rue. Et s’ils venaient au café ? « L’intérêt d’un café, c’est de faire un parvis : on n’est pas dans l’église, on n’est pas tout à fait dans le monde, on est entre les deux. » Et l’intérêt de cet espace convivial, « ouvert à tous », c’est de montrer qu’un lieu tenu par la paroisse n’a rien de poussiéreux ou d’intimidant. À Saint-Mandé, l’évangélisation passe donc aussi par la porte d’un café.
Ce projet au cœur de la ville, a un autre avantage pour la paroisse, relève le père Bonnassies. Celui de mobiliser les bonnes volontés et d’attirer des fidèles un peu plus éloignés. Car les paroissiens ont vieilli depuis une vingtaine d’années et « il y a un trou de générations à l’assemblée » constate le curé. Il fallait donc un projet porteur et suscitant des vocations. Le café a trouvé son public avant même son ouverture. « Il y a des gens qui sont venus me voir pour faire du bénévolat, raconte le curé. Des personnes que je n’ai jamais vues, mais qui veulent donner de leur temps. »
Et comme les travaux ont lieu sur la rue commerçante de la ville, les échafaudages n’ont pas manqué d’interroger. La paroisse et le curé ont, depuis plusieurs semaines, répondu aux interrogations. Quel est ce bâtiment qui se construit à côté de l’église ? Un café ? Mais pourquoi ? Le père Bonnassies explique l’aventure de ce café pas comme les autres. Il montre sur son téléphone la bénédiction lors du lancement des travaux et les photos prises sous un ciel gris d’octobre. « On a fait ça à la sortie de la messe, raconte-t-il, on a glissé des médailles dans la chape de béton ! » Il narre les réunions et la réflexion de l’équipe de paroissiens pour choisir le nom et l’identité visuelle du café. « On a choisi La Canopée ».
Debout, sur le toit, alors que la nuit tombe, le prêtre montre le ciel. « La canopée, c’est la cime des arbres. C’est là que se développe un écosystème, une vie à ciel ouvert, et cela nous parle ! » Le café bénéficie du label Église Verte et les paroissiens sont très attentifs à la notion d’écologie intégrale. L’homme d’Église ajoute : « Le conopée c’est le linge qui recouvre le tabernacle, et qui a donné son origine au mot canopée. C’est un clin d’œil chouette! »
Après la destruction d’un ancien bâtiment, les travaux ont avancé rapidement au début de l’hiver. Le café est bâti sur un seul niveau, recouvert de briques pour rester en harmonie avec les immeubles aux alentours. Une fois le gros œuvre achevé, les paroissiens mettent à leur tour la main à la pâte en confectionnant le mobilier de palettes ou en donnant un coup de peinture à l’intérieur. Le café La Canopée ouvre en mars 2021. Pour ce projet, les Chantiers du Cardinal sont sollicités à hauteur de 70 000 euros.
À quelques rues de là, un autre projet est lui aussi en cours de réalisation : la restauration de l’église Saint-Louis dans la paroisse voisine de Vincennes.