Tandis que le froid perturbe les transports à l’Ouest parisien,
il fait bon se retrouver ensemble, en ces lieux en fête.
Le 22 novembre 2024, on inaugure la maison paroissiale rénovée.
« A la deuxième parole de la Vierge : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ? », Bernadette Soubirous est bouleversée. C’est la première fois qu’on lui dit « vous ». Se sentant ainsi respectée et aimée, elle fait l’expérience d’être elle-même une personne. Nous sommes tous dignes aux yeux de Dieu. Parce que chacun est aimé par Dieu. » D’emblée, au début de ses remerciements, le père Emmanuel Gougaud, curé de Sainte-Bernadette de Versailles, place la sainte patronne de la paroisse qui lui a été confiée quatre ans plus tôt.
Dès le lendemain, des reliques de la voyante de Lourdes seront exposées dans la plus petite paroisse de cette cité royale, créée en 1959. Une conférence sera donnée par le père Michel Daubanes, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, ainsi qu’un spectacle des enfants sur la vie de Bernadette.
Avant la bénédiction par l’évêque de Versailles, Mgr Luc Crepy, le curé rappelle les étapes de ce grand ouvrage, financé par le Diocèse avec l’aide des Chantiers du Cardinal. En 2019 : l’engagement, avec une équipe qui rédige, en 40 pages, les besoins pastoraux qui sont ensuite remis au Diocèse puis vite validé, tant le dossier a été bien ficelé. Il faudra ensuite seize mois pour façonner les plans, obtenir le permis de construire, en février 2021, et donner le premier coup de pioche… suivi par l’arrivée du nouveau curé, le père Emmanuel Gougaud, qui s’est glissé dans ce projet avec l’humilité d’une personne qui découvre ce que signifient une VMC et d’autres termes techniques du bâtiment. Aussi, dans son discours, rend-il hommage aux experts : Xavier Maîtrier pour le conseil paroissial immobilier (CPI), Bertrand Barthélemy, l’économe diocésain, et Gérard Chapeau pour le suivi des travaux. Les deux premiers prennent la parole pour illustrer toute la complexité et l’énergie mise en œuvre ainsi que l’adaptabilité dont ont fait preuve les paroissiens, dont plus de la moitié y ont un engagement !
Le père Gougaud a alors révélé une belle coopération spirituelle : en administrant le sacrement des malades à Benoît Laruelle et Marie Chevalier, très investis dans cette paroisse et sur ce chantier, il avait confié à chacun, l’intention d’une fin de travaux dans les délais. Ce qui s’est réalisé grâce à leur intervention céleste, après leur mort, puisque l’inauguration a pu s’effectuer ces 22 et 23 novembre, en la veille du Christ-Roi.
Tapissés d’une neige fraîche tombée la veille et le jour-même, les jardins de la maison paroissiale flambant neuve ont été envahis d’une foule de fidèles, joyeux de découvrir les deux étages composés de diverses salles (accueil, secrétariat, catéchisme) et d’un oratoire (le troisième niveau étant le presbytère, accessible aussi par ascenseur).
Cette nouvelle maison commune, très ouverte sur le quartier de Montreuil, fort d’une belle population issue d’origines multiples ne sera pas réservée aux seuls besoins paroissiaux, mais aussi à ceux du quartier. « L’existence de ce lieu de dialogue donne de l’espoir », comme l’a indiqué le maire de Versailles, François de Mazières, très impliqué par ses conseils aux architectes pour que cette nouvelle construction soit belle et redonne de la gaieté et de l’énergie à ce lieu de vie un peu éloigné du centre-ville.
Enfin, Jean-Pierre Gaspard, directeur général bénévole des Chantiers du Cardinal, a souligné que plus de 3 000 donateurs, dont certains présents dans cette assemblée, ont contribué à son financement. Il rappelle qu’en 2020, des donateurs avaient aussi soutenu la maison Saint-Charles, dans la paroisse voisine de Saint-Symphorien, et plus récemment pour le nouveau centre Sainte-Elisabeth-de-Hongrie, inauguré en juin.
« On nous fait une grâce. Nous la recevons pour encore mieux donner », insiste le père Emmanuel Gougaud, dans un ultime remerciement, en clin d’oeil à Bernadette.