Mgr Ulrich devait révéler qu’en tant qu’évêque depuis vingt-quatre ans, il lui arrivait de bénir deux à trois nouveaux autels par an. Mais, pour lui, l’événement, marqué par des étapes bien précises et significatives, est forcément unique et exceptionnel pour les communautés paroissiales concernées.
Après avoir béni l’eau, il en aspergea le nouvel autel puis les fidèles. Puis, dans son allocution, il releva que, dans les églises, « tous les regards convergent vers l’autel où le Christ s’est donné pour l’humanité », le chœur étant la « manifestation de notre amour en retour ». C’est dire l’importance d’un nouveau chœur et son caractère éminemment sacré. S’ensuivit une litanie de saints entrecoupée d’intenses « Priez pour nous », l’archevêque ayant invité l’assistance à « leur ressembler ».
Sceller les reliques
Après avoir insisté sur la portée de chacun des gestes accomplis et chacune des paroles prononcées, Mgr Ulrich inséra ensuite dans la table même de l’autel, par le dessus, des boîtes de reliques des martyrs Béatrice, Félicité, Vercundus de Luca, et des saints Dominique, François d’Assise, François Caracciolo, François de Paule, Ignace de Loyola, Jean de la Croix, Joseph Calasanz, Nicolas de Tolentino, Philippe Benizi, Philippe Néri et Pierre d’Alcantara. Ces reliques étaient présentes dans l’ancien autel consacré en 1961 et dont la façade a été installée dans le déambulatoire, face à la chapelle axiale (photo ci-dessous). Sans oublier les reliques de Sainte-Bernadette et celles du Père Henri Planchat, martyr béatifié en avril 2023 en provenance de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul à Paris.
A la fin de ce rite séculaire, un ouvrier referma la niche et scella ensuite l’emplacement des reliques.
La façade de l’ancien autel, installée dans le déambulatoire de l’église
Onction de l'autel
Ensuite, Mgr Ulrich ayant retiré ses habits sacerdotaux, chasuble et pallium, mais conservé sa mitre, il versa puis étala sur l’autel le Saint-Chrême qu’il avait consacré précédemment lors de la messe chrismale du Jeudi Saint.
L’archevêque versa ensuite de l’encens fumant sur les quatre coins de l’autel, avant que la table ne soit nettoyée et recouverte d’une belle nappe blanche, pour la consécration, six cierges étant disposés sur le devant et de beaux bouquets étant placés par des jeunes à ses pieds.
Remerciements
À l’issue de la messe, magnifiquement animée par une belle chorale et l’orgue de chœur de l’église placé dans le transept, le curé de la paroisse, le Père Stéphane Duteutre, à l’origine du projet et qui faisait naturellement partie de la dizaine de prêtres qui entourait l’archevêque pour cet important moment, remercia chaleureusement l’architecte, Coralie Robert, les entreprises, les équipes du diocèse, ainsi, naturellement, que les Chantiers du Cardinal. Ceux-ci étaient d’ailleurs représentés par Jean-Pierre Gaspard, directeur général bénévole, Alice Fabre, directrice, et Francis Taunay, délégué local.
Un beau chantier d’embellissement
Une des missions des Chantiers du Cardinal est l’embellissement des églises. Ce chantier contribue par son harmonie à l’embellissement de Notre-Dame de Clignancourt tout en respectant le principe de simplicité prôné par la constitution conciliaire sur la sainte liturgie, consécutive au Concile Vatican II (1963).
Ainsi, les paroissiens ont pu admirer la qualité des matériaux (marbre blanc pour le sol, bois sombre pour les sièges, pierre ocrée pour l’autel et l’ambon, laiton) et la sobriété des formes. A noter, l’élégance du tabernacle doré et comme suspendu dans l’air lorsqu’on le regarde depuis l’entrée de l’église. Le nouveau crucifix provenant de la maison paroissiale située à côté, repeint par les sacristains a été installé généreusement par les électriciens du chantier, au fond du chœur, l’ancien crucifix passant à la crypte.
Un chantier technique
Notons que les travaux n’ont pas été limités à l’embellissement. En effet, ils ont aussi permis de découvrir un câblage électrique obsolète, sans terre donc dangereux. L’opération, finalement limitée par rapport au projet initial, comprend fort opportunément une rénovation des réseaux électriques, une modernisation de l’éclairage du chœur comme du déambulatoire et de ses niches et une nouvelle sonorisation du plateau liturgique.
Finalement, l’autel n’a pas été abaissé en raison d’un socle de béton trop dense pour être démonté aisément. L’objectif étant de tenir le budget initial (254 000 €, toutes dépenses confondues).
Attendue depuis bien longtemps, cette opération est un moment marquant pour l’histoire de cette église et pour la communauté paroissiale. Tout le monde montrait sa satisfaction sur le parvis lors de l’apéritif festif. L’après-midi, un concert violoncelle et orgue puis un goûter préparé par l’aumônerie ont prolongé la fête.