Rénover pour accueillir des religieuses
À Provins (Diocèse de Meaux), le chantier de rénovation de l’ancien presbytère prend fin après quelques mois de travaux. Le bâtiment situé au cœur de la ville va connaître une nouvelle activité. Comme l’explique François Vieira, responsable immobilier et travaux du diocèse de Meaux, « cet ancien presbytère n’avait plus d’usage depuis le déménagement du centre paroissial. » Or la réhabilitation des locaux était indispensable car « ils étaient en très mauvais état », poursuit François Vieira. Encore fallait-il que cette rénovation réponde à un besoin pastoral. Celui-ci a été porté par Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque du diocèse de Meaux, Mgr Guillaume de Lisle, évêque auxiliaire du diocèse et le père Séraphin Bado, curé du pôle missionnaire de Provins. Ainsi ce bâtiment est-il vu comme un outil d’évangélisation dans la cité.
[VOIR] Le projet de rénovation du presbytère
Le père Séraphin Bado, curé du pôle missionnaire de Provins et François Vieira, responsable immobilier et travaux du diocèse de Meaux. (PSM/CDC)
Arrivé en septembre 2021, le curé de la paroisse a travaillé sur quatre axes principaux dans sa mission pastorale :
- Faire équipe tous ensemble, avec chacun ses talents
- Rechercher d’autres modes de célébrations, de prières
- La messe des familles
- Porter une grande attention aux malades, aux personnes seules et âgées.
Cette dernière priorité est la traduction du nombre important (6) d’Ehpad et de maisons de retraite. Pour assister les personnes âgées à domicile et celles accueillies dans les établissements spécialisés, le père Séraphin Badon avait besoin du concours de religieuses explique-t-il. Une équipe est donc en cours de constitution. Et c’est la congrégation de la Sainte Famille des nécessiteux qui semble correspondre parfaitement à cette priorité pastorale. Pour accueillir et loger ces religieuses, la paroisse avait besoin de locaux, ceux de l’ancien presbytère offraient cette possibilité.
[VOIR] Le projet de rénovation du presbytère
L’ancien presbytère rénové après 4 mois de travaux à Provins. (PSM/CDC)
Quatre mois de chantier
François Vieira se trouve ainsi confronté à une double contrainte. Les travaux d’aménagement du presbytère doivent être réalisés dans des délais courts. Les dépenses doivent aussi être « raisonnables car les ressources du pôle missionnaire de Provins sont faibles. » Il réussit à élaborer un projet de réhabilitation légère pour un coût total d’environ 140 000 euros. La contribution des Chantiers du Cardinal à ce projet s’élève à 120 000 euros. « La charpente et la toiture sont en bon état. Les locaux sont sains » explique le responsable immobilier du diocèse. Les travaux portent sur la mise aux normes de l’électricité, le changement du carrelage et la réfection de la peinture. Une chaudière au gaz remplace les deux vieilles chaudières au fioul.
Chaque religieuse disposera d’une chambre et de sanitaires individuels. (PSM/CDC)
Les résultats sont remarquables. Les travaux ont été réalisés en quatre mois seulement dont un mois pour le curage du sol. Le volume des gravats a été impressionnant puisqu’il a nécessité dix camions pour les transporter à la déchetterie ! Les sœurs disposeront de quatre chambres avec des sanitaires individuels, d’une chambre pour accueillir une religieuse de passage, et d’une cuisine communautaire (20 m2 environ). Il y a aussi une grande salle d’accueil (30 m2) avec l’équipement informatique approprié et une salle à manger. « S’y rajoutent un espace de vie communautaire ouvert sur l’extérieur et une deuxième cuisine buanderie pour accueillir des activités pastorales (catéchisme….) », précise le responsable des travaux. Les locaux sont maintenant en bon état et, de surcroît, bénéficient de combles aménageables, ce qui offre la possibilité d’ajouter des espaces complémentaires d’activités par exemple.
Le rapport qualité/prix a été imbattable. Comme le souligne François Vieira, « on sent la bienveillance de l’entreprise qui est intervenue. Son patron a été compréhensif et volontaire pour apporter sa pierre à la reconstruction. » Dans une deuxième étape, il sera nécessaire d’installer un double vitrage et de changer les volets de cet ancien presbytère.
L’arrivée des deux premières religieuses est prévue pour Noël 2022 ou le début de l’année 2023. Une troisième devrait les rejoindre un peu plus tard.
Patrick de Saint Martin
Prieuré de Saint-Ayoul : une histoire millénaire
Situé en face du logement des sœurs en instance d’arriver, le prieuré de Saint-Ayoul de Provins est contigu à l’église du même nom. C’est au milieu du XIe siècle que le comte Thibaut 1er de Champagne décide de construire un monument regroupant une église paroissiale et un prieuré des Bénédictins car la chapelle était devenue trop petite. À la suite d’un conflit récurrent entre les deux communautés religieuses, un mur sépare le bâtiment en deux parties distinctes. Le prieuré devient bien national lors de la Révolution. Il est utilisé par l’armée avant de passer sous la coupe des Beaux-Arts juste avant le début de la seconde guerre mondiale. De 2003 à 2018, les travaux de restauration se succèdent. Aujourd’hui, après avoir franchi le porche, vous découvrez un jardin de plantes médiévales, un cloître, la chapelle des Bénédictins, des vitraux très colorés… et d’autres surprises !
Le prieuré de Saint-Ayoul à Provins. (PSM/CDC)