Les travaux avancent bien !
L’église date du Second Empire. Inaugurée en 1863, la première pierre a été bénie par le Cardinal Morlot, archevêque de Paris, et posée par le baron Haussmann le 2 mai 1859.
« En 1962, le chœur originel de l’église a été profondément remanié, pour être plus élevé et plus visible dans cette très longue église. L’autel très massif et large s’est révélé éloigné de l’assemblée. Dans la mise en œuvre de la réforme liturgique du Concile Vatican II, mes prédécesseurs ont mis en place en 1984 et 1992, deux autels provisoires, moins élevés et plus proches de l’assemblée. » explique le Père Stéphane Duteurtre, curé de la paroisse.
Le projet de réaménagement, porté par toute la communauté avec son curé, vise à retrouver une certaine harmonie dans ce chœur surélevé de l’église et à dégager la perspective vers la chapelle située à l’avant de l’église, visible depuis le chœur, dite chapelle de la Vierge.
La chapelle axiale est entièrement peinte. La statue Notre-Dame de Clignancourt, en marbre blanc est l’œuvre d’Auguste Ottin. ©DR
Un chantier par étapes
« Nous avons réfléchi longuement avec l’architecte Coralie Robert. Le projet consiste à supprimer les deux autels et à installer un autel fixe qui reprend les proportions et l’emplacement de celui de 1992, » explique Le Père Stéphane. « L’ancien autel de l’atelier Cheret, auquel les paroissiens sont attachés, trouvera une place nouvelle dans la crypte de l’église. »
Au 20 septembre 2024, à la veille des Journées européennes du patrimoine des 21 et 22 septembre 2024, alors que les protections avaient été retirées, les paroissiens pouvaient constater que le chantier avait bien avancé. Son éclairage avait presque l’allure de guirlandes annonciatrices d’une fin de travaux imminente et d’une inauguration festive, avant un Noël de joie pour toute la communauté paroissiale.
Le chœur encore encombré de matériaux et par le système de ventilation et d’aspiration des poussières ©Stéphane Guy
Mobilisation de nombreux savoir-faire
Le nouveau maître-autel sera recouvert de plaques de marbre blond, marbre Giallo Real, et rehaussé d’un linteau en laiton. Tout comme l’ambon reprenant les mêmes matériaux que l’autel. Ces œuvres uniques ont pris place dans un espace totalement réorganisé : suppression des marches de l’autel actuel, récupération du tabernacle, restauré à la feuille d’or et positionné sur un socle en chêne changement de l’éclairage du chœur au profit d’un dispositif modulable selon la liturgie, la valorisation des niches situées dans le déambulatoire par un éclairage adapté et une mise en peinture des fonds. Ajoutons le repositionnement des stalles dans la chapelle axiale pour augmenter la capacité d’accueil, et enfin, la mise en place de nouvelles assises en chêne et laiton brossé.
Une bâche étanche a été posée tout autour du chœur pour permettre de réaliser les démolitions sans empoussiérer l’église et l’orgue. Le maître Autel a été déposé et le bas relief de la façade principale a été conservé et sera positionnée derrière le chœur dans le déambulatoire. Le sol a été remanié avec la création de trois estrades de pierre qui accueilleront le nouvel Autel, le nouvel Ambon et le tabernacle existant rénové. Le baptistère a été déplacé à l’entrée de l’église.
La bâche encercle le choeur en travaux. Au premier plan, l’autel provisoire pour célébrer la messe pendant le chantier.
A savoir : selon la loi 1905 de séparation des églises et de l’Etat, les Chantiers du Cardinal bâtissent, rénovent et embellissent les églises bâties après 1905, à la charge des diocèses d’Île-de-France. Cependant, l’embellissement des églises et du mobilier liturgique au bénéfice du culte, s’applique aussi aux églises bâties avant 1905 à la charge des communes. Et c’est bien le cas à Notre-Dame de Clignancourt.
Bientôt, le clap de fin
Le 3 novembre prochain, la messe de dédicace de l’autel sera célébrée par Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Paris .
« Désormais chaque année, en novembre, nous fêterons le 1er, l’Eglise triomphante (les saints), le 2 l’Eglise pénitente (le purgatoire) et le 3 novembre, jour anniversaire de la dédicace de l’autel, l’église militante, nous qui cheminons en ce temps et en ce quartier en nous laissant transformer par la grâce du Seigneur » conclut joyeusement le Père Stéphane.
