Livraison espérée pour Pâques 2023
– À quelques mois de la fin des travaux, dans quel état se trouve le chantier ?
– Aujourd’hui l’approvisionnement en matériaux est compliqué, je préfère être prudent avant de donner une date ! Mais nous allons tout faire pour terminer aux alentours de Pâques 2023. Il y a encore tous les aménagements intérieurs à faire, il faut poser les cloisons mobiles au rez-de-chaussée, aménager les passages de câbles… Pour la pose du sol, il faut prévoir 10 jours d’immobilisation. Il sera en béton, plutôt gris. Dans le chœur, le sol du podium aura une teinte plus claire, laissant transparaitre des petits cailloux, pour donner quelque chose de naturel et élégant. Nous avons dialogué avec la Commission d’art sacré du diocèse de Saint-Denis pour cette installation. Nous échangeons et discutons sur les devis et leurs ajustements.
[VOIR] Le projet de construction de l’église
– Parlons de l’aménagement intérieur, et du mur au fond, dans le chœur…
– Nous avons prévu que ce mur soit plus épais. D’un côté [face au chœur à droite] il y aura une fontaine, avec de l’eau qui coule, c’est le rappel de la symbolique de l’eau dans l’église. À gauche, on installe une statue de la Vierge devant une niche. Ce mur est d’ailleurs est constitué de la même manière que le plafond et les autres murs : en petits tasseaux de bois. Cela permet de cacher le système de chauffage, la sonorisation, etc.
– Qu’avez-vous prévu pour éclairer l’église ?
– Il s’agit d’éclairage très performant conçu par une entreprise italienne travaillant pour les musées. Il va s’insérer dans le petit espace entre les tasseaux, de façon discrète. Ce sont des petites réglettes avec une dizaine de leds, on ne voit pas du tout la source de lumière. Dans la charpente, à l’endroit du chœur, il y aura deux petits faisceaux lumineux qui vont bien souligner le célébrant. On regarde aussi s’il faut mettre un éclairage vers la statue de la Vierge.
– À l’extérieur du bâtiment, comment se déroule le chantier ?
– Il était prévu de poser des tasseaux de bois, comme à l’intérieur mais c’est un peu compliqué, le bardage qu’on nous a proposé ne convient pas… Nous cherchons des panneaux de bois, mais actuellement il est difficile de se procurer des matériaux à base de bois qui ne soient pas trop chers. Autour du bâtiment, un petit talus récupère le niveau de la rue, on a prévu des plantations. Je verrai bien un olivier devant l’entrée… un arbre symbolique !
– C’est la première église que votre agence construit, quel regard portez-vous sur ce chantier ?
– Ici ce n’est pas le chantier, c’est l’aventure ! Et ce, depuis la première fois que je suis venu, un dimanche sous la pluie. J’étais sous les arbres en face de l’emplacement, et je me suis demandé : « Comment faire pour que ce projet ait du sens ? » C’est, je pense, la plus difficile question que j’ai eu dans ma vie d’architecte !
– À quelques mois de la fin du chantier, êtes-vous content du résultat ?
– On peut toujours faire un petit peu mieux bien sûr, mais il faut être présent et concerné sur un chantier. Et je crois qu’on l’est. À l’agence, les jeunes qui travaillent avec moi ont les mêmes motivations. Clémence Segard, la personne qui suit particulièrement ce chantier, fait un travail formidable. J’espère que les gens qui vont entrer dans ce lieu auront une sorte d’émotion. Non pas qu’ils le trouvent fantastique, mais si seulement ils pouvaient s’y sentir bien, ce serait formidable. C’est cela qu’on vise : que les gens s’y sentent bien.