Sur les pas d'un moine irlandais
Vous faites peut-être partie des 375 millions de visiteurs qui ont arpenté les allées de Disneyland Paris depuis son ouverture le 12 avril 1992. Si l’envie vous prend cet été d’emmener vos enfants ou petits-enfants découvrir les deux nouvelles attractions crées à l’occasion de ce trentième anniversaire, le campus dédié aux Avengers et La Reine des Neiges, pourquoi ne pas en profiter pour aller à la rencontre d’un autre héros : saint Colomban ? Il serait en effet dommage d’attendre l’édification de la future église Saint-Colomban – qui devrait ouvrir ses portes à l’automne 2024 – pour partir sur les pas de ce moine irlandais à l’origine de l’évangélisation de la Brie.
Afin d’aider le pèlerin dans son périple, l’association « Les amis de saint Colomban » est à l’origine de la création de la Via Columbani. Ce chemin comporte plusieurs itinéraires totalisant 9 000 km en 340 étapes qui traversent l’Europe de l’Irlande à Bobbio en Italie où saint Colomban s’est éteint en 615. Sans arpenter les neuf pays riches de leurs racines chrétiennes que parcourent les routes proposées, vous pouvez déjà découvrir les deux itinéraires situés en Seine-et-Marne, de Meaux à Ussy-sur-Marne et de Ussy à Nanteuil.
Tour romane de l’abbaye de Jouarre, sur la route de saint Colomban (DR)
Saint Colomban, le moine européen
Saint Colomban (540 - 615), abbé de Luxeuil et Bobbio,
est reconnu en 2015 par le pape Benoit XVI
comme un saint Européen.
Le moine irlandais a parcouru le continent
et fondé plusieurs abbayes entre la Germanie,
a France et l'Italie.
Plusieurs localités portent son nom.
Il est aussi le patron des motards.
(source Nominis)
Fières de leur patrimoine culturel et religieux, plusieurs communes de Seine-et-Marne se sont en effet associées pour rendre hommage au moine irlandais : Jouarre, Ussy-sur-Marne, Reuil-en-Brie, Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux, Méry-sur-Marne, Nanteuil et Luzancy. Elles sont toutes situées sur la route du saint, parti de l’abbaye de Bangor (comté de Down). Après avoir vécu comme ermite pendant vingt ans à Luxeuil dans les Vosges, expulsé avec ses disciples, il reprend son bâton et, en l’an 610, est reçu chez Authaire, aristocrate franc, seigneur d’Ussy. Convertis par le moine, ses trois fils fonderont trois abbayes : Adon, le monastère de Jouarre, vers 630, Radon celui de Reuil-en-Brie et Dadon celui de Rebais en 637. L’abbaye de Jouarre, réputée pour son artisanat monastique, abrite 35 bénédictines. Après la tour romane, une autre visite à prévoir, la crypte mérovingienne.
Crypte de l’abbaye de Jouarre (DR)
Au départ de la ville, vous pourrez rejoindre Ussy-sur-Marne, où a été érigée l’église Saint-Authaire au XIe siècle en mémoire du seigneur éponyme ou à Nanteuil-sur-Marne découvrir l’église Sainte-Marguerite ou encore la collégiale Notre-Dame-de l’Assomption « la plus belle église de la Brie » selon le site coulommierspaysdebrie-tourisme.fr.
Christ tetramorphe à voir dans la crypte de l’abbaye de Jouarre. (DR)
Répondre à un territoire en pleine expansion
Pour rendre hommage à cette riche histoire, aux portes de Disneyland Paris, s’érigera bientôt un centre culturel en lien avec le centre ecclésial de la future église Saint-Colomban. Le terrain de 4000 m2 a été acquis et la pose de la première pierre de l’édifice religieux devrait avoir lieu à l’automne 2022 et sa consécration à l’été 2024. La région ne compte actuellement que cinq églises historiques rurales de petites taille.
Vue d’architecte du projet Saint-Colomban Val d’Europe (Pier-Carlo Bontempi)
L’église modulable, pouvant offrir 900 places, répondra donc aux besoins d’évangélisation d’un territoire en pleine expansion. Philippe Descrouet, maire de Serris, commune où elle se situera et président de Val d’Europe agglomération, revendique en effet « 51 000 habitants et 44 000 emplois » sur le secteur tout en se réjouissant de « la création de 4 à 5 entreprises chaque semaine » ! « L’église d’une humble fierté », selon les mots de Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque de Meaux, s’enorgueillira d’un clocher de 36 mètres de haut appelant les visiteurs du centre commercial et de la Vallée village situé à un kilomètre à vol d’oiseau.
[VOIR] Le projet de construction de l’église Saint-Colomban
Messe sur le terrain du centre paroissial Saint-Colomban. (Crédit Diocèse de Meaux)
Bâtir, Transmettre, Enraciner
Ces trois verbes qui président à la création du centre ecclésial Saint-Colomban, Bâtir, Transmettre, Enraciner, s’appliquent également à la future institution Saint-Colomban, ensemble éducatif privé sous contrat. A terme 1500 élèves seront accueillis de la maternelle au lycée. Un autre manque pallié puis que les deux seuls établissements catholiques des environs, Saint-Laurent à Lagny-sur-Marne et Maurice-Rondeau à Bussy-Saint-Georges sont contraints de refuser à chaque rentrée une centaine d’élèves.
Avant que ces projets soient achevés, vous pouvez également vous intéresser à d’autres moines irlandais évangélisateurs en admirant en ligne l’admirable manuscrit enluminé du Livre de Kells. Ce vestige de l’art religieux médiéval du IXe siècle dépeint les quatre évangiles. Conservé au Trinity College de Dublin, il est désormais consultable en ligne. On peut lire sur le site d’ Aleteia que « les moines [de Kells] étaient originaires de l’île d’Iona qui abritait l’une des communautés monastiques les plus importantes de la région depuis que saint Colomban, grand évangélisateur de l’Écosse [à ne pas confondre avec saint Colomban], en avait fait son principal centre de rayonnement au VIe siècle ».
Arielle de Sainte-Marie