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Mgr Rougé, évêque de Nanterre, et Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique
« Dès 2020, Mgr Matthieu Rougé a voulu relancer la vocation originelle de cette église, autour de laquelle est née la ville de Boulogne il y a un peu plus de 700 ans. Objectif : l’accueil de pèlerins venant de tous horizons. Aussi a-t-il décidé d’en faire un sanctuaire diocésain, » commente l’entourage de l’évêque.
L’origine de ce sanctuaire est très ancienne. Elle commence dans l’actuel Pas-de-Calais, à Boulogne-sur-Mer, en l’an 633. Un bateau vient s’échouer sur les sables du port. Il n’a ni voiles, ni équipage. Au même instant, la Vierge apparaît dans une chapelle de la ville haute. Elle révèle aux fidèles la présence sur l’esquif d’une statue à son image et demande qu’on l’amène en ces lieux où l’on érigera une nouvelle église en son honneur. Les Boulonnais découvrent dans la barque, une statue de bois représentant une Vierge à l’Enfant Jésus. Ainsi naît un pèlerinage aussi important au Moyen-Âge que celui de Compostelle avec d’innombrables grâces de guérison et de conversion obtenues par les pèlerins. En 1308, de retour de Boulogne-sur-Mer où vient de marier sa fille, le roi Philippe-le-Bel est frappé par la ferveur des habitants de la cité du Nord et par leur vénération pour la Vierge Marie. Il ordonne de chercher un terrain pour l’édification d’une réplique du sanctuaire de Boulogne-sur-Mer, afin de faciliter ce pèlerinage pour la cour et les habitants d’Île-de-France. Ainsi est née la ville de Boulogne et ce nouveau lieu de dévotion sera très fréquenté au Moyen-Age. Bien plus tard, l’église de Notre-Dame de Boulogne-Billancourt sera en partie détruite à la Révolution, puis classée Monument historique au XIXe siècle et restaurée en 1860.
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Une église sanctuaire
Après avoir reçu l’accord de la Conférence des évêques de France, en mars 2024, le diocèse de Nanterre entreprend les démarches auprès du Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, en vue de l’obtention de la distinction de basilique mineure réservée, selon le droit canonique, à des « églises remarquables par leur antiquité, leur célébrité, leur grandeur ou leur beauté. » Etant un lieu de pèlerinage marial depuis des siècles, avec un rayonnement qui dépasse l’aire de la paroisse, Notre-Dame de Boulogne est donc élevée par décision du Vatican, au rang de basilique mineure, comme le Sacré-Cœur de Montmartre, Notre Dame de Fourvière, et Notre-Dame de la Garde, par exemple. On en compte près de 2 000 dans le monde, contre quatre basiliques majeures, mais toutes à Rome. Ville sainte oblige.
Des privilèges particuliers
Ils résultent de deux décrets de la Congrégation des rites datant de 1817 et 1836 ainsi que du décret Domus Ecclesiae de 1989. D’une part, les fidèles qui prient dans une basilique peuvent obtenir une « indulgence », c’est-à-dire la remise de leurs péchés, selon certaines conditions de rite, d’autre part, une basilique abrite des insignes spécifiques, notamment le pavillon, également appelé ombrellino, et la clochette, ou tintinnabule, qui sont placés dans le chœur ou portés devant le clergé lors des processions.
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Une basilique pour aujourd'hui et demain
Le nouveau statut de Notre-Dame de Boulogne l’invite à un nouvel élan missionnaire. C’est pourquoi Mgr Matthieu Rougé souhaite « constituer une équipe dédiée à la dimension sanctuaire du lieu pour proposer une animation spirituelle spécifique et accueillir des groupes ». Tandis que le Père Roger Villegas, curé de Notre Dame de Boulogne, et désormais recteur de la basilique, déclare : « Nous sommes chacun une pierre vivante de cette église. A chacun de nous d’écrire une page de cette nouvelle basilique ».