«Il faut dialoguer avec les légataires»
L’église Saint-Stanislas-des-Blagis (92) a pu être bâtie grâce à la donation importante de la famille d’un séminariste tué en 1918. (CDC)
Y a-t-il beaucoup de personnes qui font des legs ?
Cela dépend, qu’est-ce que la notion de « beaucoup » signifie ? Et puis, cela dépend également de la façon dont le clergé aborde cette question. En France, nous sommes encore très frileux sur les sujets d’argent, cela reste de l’ordre du privé. On n’en parle pas à table ni dans les salons ! Mais si on entreprend une action sur ce sujet envers les fidèles, cela peut effectivement se révéler productif. Malheureusement, dans certains diocèses, les moyens humains manquent pour traiter ces questions.
Quelle type d’action qui peut être entrepris ?
Une action, c’est-à-dire une démarche d’information auprès des fidèles et des gens qui peuvent être concernés. Il ne s’agit pas toujours de pratiquants très réguliers ou de gens engagés dans l’Église d’ailleurs. En général, ce sont quand même des personnes suffisamment attachées à l’Église pour penser à lui transmettre tout ou partie de leurs biens. Elles sont plutôt âgées et généralement elles n’ont pas de descendance directe : par exemple des veufs ou veuves ou des célibataires. Des membres du clergé (excepté les religieux qui font vœu de pauvreté et dont les biens sont liés à leur communauté) font aussi des legs à l’Église : des prêtres mais aussi des vierges consacrées.
Rédiger son testament, c’est aussi penser à sa propre mort…
C’est là que la pastorale intervient, au jour le jour. À Paris, ailleurs aussi, nous accompagnons des frères, pour que leur fin de vie terrestre soit sereine et vivifiée par le sens de cette transmission. C’est un service d’Église pour l’institution et pour les fidèles, afin de les aider à vivre leurs Pâques. Il faut dialoguer avec les légataires, les recevoir, accompagner, expliquer les choses, montrer les besoins matériels des bâtiments… Il faut absolument respecter avec attention et délicatesse leurs volontés. Ce dialogue prend parfois plusieurs années. Nous travaillons en Église, au sein de la communauté dans une fraternité. Il doit y avoir une relation qui se continue comme une relation pastorale.
Demandez notre brochure sur les legs, donations et autres libéralités. (CDC)