L’histoire de l’église Notre-Dame de l’Espérance
Dans son mot d’accueil, le Père Pierrick Lemaître, son curé, a résumé la genèse de ce lieu de culte. En 1911, grâce à la générosité de Marie Roland-Gosselin, une chapelle modeste avait été construite rue Paul Bert, au Petit Ivry, au milieu de la « zone » comme l’on disait à l’époque. C’était une population qui vivait dans la misère, des masures, des roulottes d’où sortent beaucoup d’enfants désœuvrés. Cette chapelle avait été placée sous le vocable de Notre Dame de l’Espérance. Le 7 mai 1911, le futur évêque de Versailles, Mgr Roland-Gosselin, pose la première pierre d’une petite chapelle. Un pionnier, l’abbé Garin, fonde un patronage qui va lui permettre par les activités auprès des enfants, de rencontrer toutes ces familles qui vivent dans la misère. Le 19 juin 1927, la petite chapelle est érigée en église paroissiale et le Père Fages nommé curé. Sous son impulsion dynamique la chapelle se transforme, un clocher s’élève, des bas-côtés agrandissent l’édifice. Il bâtit un presbytère et une école attenante à l’église. En 1931, le cardinal Verdier, grand constructeur, inaugure et, pour la première fois, parle de ses chantiers. Il bénit l’église. Elle n’a pas été dédicacée. Sur ce territoire du petit Ivry, la communauté chrétienne va se développer et, au gré des changements de la société et de l’Église, poursuivre sa mission de rassembler les chrétiens et d’annoncer l’Evangile jusqu’à nous aujourd’hui, sur ce doyenné d’Ivry-sur-Seine.
(1) La croix d’André Gence
Dans les années 1980, l’architecte Wandrille Thieulin a rencontré le père André Gence et s’est passionné pour ses oeuvres de peintre non figuratif qu’il a pu étudier à l’église St Germain-des-Près, à Paris, ou à l’église de St-Menoux, dans l’Allier : « à chaque fois, je retrouvais des découpages blanc sur blanc, en léger relief, quelquefois réhaussés de doré. Ils ornaient le mobilier liturgique en évoquant les symboles chrétiens du poisson, de la colombe ou de l’agneau ».
Quand, au printemps 2022, Marie-Pierre Etienney, la responsable de l’immobilier diocésain, lui a fait découvrir Notre-Dame de l’Espérance, Wandrille Thieulin, dès l’entrée de l’église, a immédiatement reconnu dans la croix monumentale disposée en fond du choeur l’oeuvre de ce prêtre de la Mission de France, originaire de Marseille, né en 1918 et mort en 2009. « Les quatre branches de la croix découpées en faisceaux se rejoignent sur une série de cercles qui répondent aux arcatures du cul de four et aux arcs en plein cintre du choeur et de la nef. Cette croix, les formes circulaires, la clarté des églises italiennes, nous ont guidés dans la restauration intérieure de l’église et la création du mobilier religieux », résume l’architecte reconnaissant envers le curé, la communauté paroissiale, Mme Roblot, l’architecte qui l’avait précédé, pour leurs disponibilités durant tout ce chantier.