L'église est étanche
– Les échafaudages ont été enlevés le long des murs de l’église, qu’est-ce cela signifie dans le calendrier des travaux ?
– Ils sont ôtés depuis le début du mois de juillet 2022. Cela marque la fin de la phase 2 des travaux qui couvrait toute l’enveloppe extérieure de l’église. Elle a été traitée de haut en bas, du campanile jusqu’au trottoir. Pendant ces 18 mois, on a révisé toutes les toitures et revu les évacuations d’eau pluviales. Celles-ci avaient d’ailleurs déjà été modifiées dans les années 1990, avec le soutien des Chantiers du Cardinal. Aujourd’hui, il s’agit de retrouver le dessin initial de la toiture mais surtout d’avoir des canalisations suffisantes pour accueillir des pluies plus importantes, du fait du réchauffement climatique. On a aussi restauré les verrières : celles de la lanterne centrale, celles derrière l’autel et celles des murs Nord et Sud. On a repeint les portes, revu les ferronneries, la croix sur la lanterne et le campanile… Les murs extérieurs ont été nettoyés. Ainsi au soleil levant, la pierre meulière qui était complètement encrassée, prend désormais une teinte blonde très jolie. De l’extérieur, l’église est comme neuve !
– Sur quoi portent les travaux désormais ?
– On va pouvoir s’attaquer à la suite : cela concerne tout l’intérieur de l’église, maintenant qu’elle est étanche ! C’était la condition sine qua none, il n’était pas question de restaurer les peintures s’il continuait à y avoir des infiltrations. Il s’agit essentiellement de la réfection de tous les crépis et tous les décors peints. L’église reçoit toujours des fidèles, on va travailler en trois phases successives : le bas-côté droit (Sud) puis le gauche (Nord). On garde la partie centrale pour la fin des travaux, y compris d’ailleurs le chœur. Il y aura la reprise des peintures, des crépis, ainsi que la mise à nu du système électrique. Il est constitué de strates successives apparentes, ce n’est pas esthétique, il faut le remettre aux normes. On va essayer de remettre l’éclairage initial, constitué de lustres annulaires. On souhaite un système qui éclaire les fidèles et les œuvres d’art, si on est en ambiance culturelle, c’est-à-dire un système qui permette différents scenarii en jouant avec des spots et leds… Il faut que les lustres permettent de voir, mais sans cacher les peintures. On a fait des simulations. Il y avait aussi un choix stratégique à faire car à l’origine il y avait 16 lustres, on a décidé d’en garder quatre, un dans chaque coin de l’église.
– Ces lustres existent-ils encore ?
– Non, on va les faire réaliser ! Les précédents ont été enlevés au début des années 1970, au même moment que la table de communion. On voit ces lustres sur ces photographies d’époque, mais ce système d’éclairage ne devait pas convenir complètement parce que Joseph Marrast [l’un des deux architectes de l’église] l’a modifié deux fois jusqu’à sa mort en 1970. Cela montre qu’il n’était pas satisfait.