L'humain au cœur du chemin
Ils ont marché jusqu’à Saint-Jacques ! Jean-Christophe Ruffin en a fait un livre Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi, qui raconte son expérience, ses émotions, ses rencontres… « Le chemin est une alchimie de l’âme » confessait l’académicien dans un hors-série de Pèlerin. Jean-François-René Duchâble soulignait « (qu’il) ne s’agissait pas d’une démarche spirituelle. À 60 ans, j’avais simplement envie de relever un défi ». Tous les témoignages de ces marcheurs (plus de 300 000 de 184 nationalités chaque année), célèbres ou inconnus, évoquent la fraternité, l’humilité, les contacts, la douleur aussi, la patience, la constance. Cette dimension humaine est au cœur de leurs récits.
Mais l’aspect patrimonial, architectural, historique, artistique et même religieux – tout ce qui fait la valeur universelle des Chemins – est, la plupart du temps, omis. « Au contraire, dans les années soixante, raconte Sébastien Penari, en charge du développement scientifique et culturel à l’Agence des Chemins de Compostelle, les documentaires qui traitaient de la route de Saint-Jacques ne traitaient que de l’aspect architectural religieux et de l’art roman ». Les Chemins sont à vivre sous ce double focus humain et patrimonial. « C’est un bien complexe, matériel, qui illustre l’immatériel (les croyances, rites, pratiques). »