Redécouvrir l'une des trois abbayes cisterciennes de Provence

La voix des vents. Anima mundi, abbaye du Thoronet. Anne et Patrick Poirier. ADAGP. © Jean-Christophe Lett – CMN
Édifiée entre 1160 et 1230, l’abbaye du Thoronet est, avec Silvacane et Sénanque, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence. Chef-d’œuvre en péril après la Révolution, sa restauration a débuté en 1841. La pureté et la simplicité des volumes, essentiellement dictées par l’organisation de la vie communautaire – prière, labeur, méditation et silence -, a inspiré des générations d’architectes. Le Corbusier visite le site en 1953 : « À l’heure du « béton brut », bénie, bienvenue et saluée soit, au cours de la route, une telle admirable rencontre. »

« Anima mundi », l’âme du monde, dans le cloître de l’abbaye du Thoronet. (Crédit Jacqueline Pozzi – FTV)
Aujourd’hui, l’abbaye est gérée par le Centre des monuments nationaux. Cette merveille d’architecture, propice à la méditation, est l’écrin idéal pour l’art contemporain. Jusqu’au 26 septembre 2021, les visiteurs de l’abbaye du Thoronet découvrent une quinzaine d’installations d’Anne et Patrick Poirier conçues spécialement pour le lieu. En faisant appel aux sens, à la mémoire et à l’esprit du visiteur, leurs œuvres entrent en dialogue avec le monument et permettent une redécouverte de ses vestiges. « Cet art contemporain se marie particulièrement bien avec l’épure, l’ascétisme des lieux, tout en lui apportant un supplément d’âme », souligne Sylvie Vial, administratrice de l’abbaye.

«Memoria mundi», ou la mémoire du monde d’Anne et Patrick Poirier. Cette œuvre accueille le visiteur à l’entrée de l’abbatiale du Thoronet. (Crédit Jacqueline Pozzi – FTV )