Sous le microscope des scientifiques

Jean-Jacques Soulas et Alain Cointe, deux scientifiques au chevet de Notre-Dame de Paris. (DR)
Voûte, flèche, charpente… sont sous le microscope de dizaines de scientifiques. Depuis plus de deux ans, les chercheurs sont au chevet de Notre-Dame, offrant leur expertise pour étudier sans relâche les restes calcinés et proposer au maître d’œuvre la meilleure solution pour la renaissance de ce vaisseau de pierre. Trois d’entre eux sont des spécialistes « bois et pierre ». Arnaud Ybert, ingénieur en géotechnique et génie civil, docteur en histoire de l’art, il est spécialiste de l’architecture gothique (sa thèse était consacrée aux techniques de construction des voûtes d’ogive au XIIe et XIIIe siècle) ; Alain Cointe, enseignant chercheur sur le patrimoine bois à l’Institut de mécanique et d’ingénierie de l’université de Bordeaux, et Jean-Jacques Soulas, maître de conférences à l’ENSAP (École nationale supérieure d’architecture et de paysages) de Bordeaux.

Les équipes de l’entreprise Jarnias (cordistes) procèdent au déblaiement et au nettoyage de l’extrados des voûtes situées autour du transept central. Au premier plan à droite, le pied de gerbe sud-ouest, devenu « zone police » pour les besoins de l’enquête sur l’origine et les causes de l’incendie. (Crédit Stéphane Compoint pour Le Pèlerin)
Réunir un maximum de documentation
Notre-Dame est pour eux un « livre qui, pour être bien restauré, mérite d’être consulté à travers ses matériaux ». Avec 300 scientifiques du monde entier, ils se sont constitués en « Association des scientifiques au service de la restauration de Notre-Dame de Paris ». Leur but était de rassembler un maximum d’informations sur l’édifice et de mettre fin aux fausses informations qui se répandaient dans la presse.
« Le CNRS et le ministère de la Culture, raconte Arnaud Ybert, a remarqué cette initiative. » Ces professionnels ont alors créé des groupes de travail par matériau « c’est la façon de fonctionner du Laboratoire de recherche des Monuments historiques ». Ils ont ainsi « documenté l’arc effondré de la nef ainsi que sur les voûtes du chœur et du transept ».
L’association se donne pour objectif d’aider et de conseiller les autorités en charge de cette mission de restauration. Sur son site, on peut trouver une centaine de fiches de vulgarisation : les architectes de Notre-Dame, les incendies dans l’histoire, mais aussi plus pointues : méthodes d’étude et d’analyse des matériaux de construction.