Des œuvres inclassables
C’est un facétieux autoportrait qui accueille le visiteur dans l’exposition que consacre, du 7 septembre 2022 au 2 janvier 2023, le Centre Pompidou au peintre Gérard Garouste. L’artiste s’est représenté en Pinocchio grimaçant jetant des dés. Cette peinture à la fois perturbante et énigmatique est à l’image des quelque 120 créations exposées. L’ensemble couvre de façon thématique et globalement chronologique l’ensemble de la carrière de ce sculpteur, céramiste, performeur, fondateur d’une troupe de théâtre, décorateur et acteur… aujourd’hui âgé de 76 ans. Il évoque également l’instabilité psychique de l’homme plusieurs fois interné, au travers de peintures qui renvoient directement à son enfance et à son père dans la salle intitulée : La Bourgogne, la famille et l’eau tiède.
Un conte ineffable
Un fil d’Ariane, sous la forme d’un texte développé au long de chaque salle (En chemin, le passeur…), guide le visiteur. Il accompagne son parcours qui débute dans les années 1970 quand le peintre invente deux personnages qui viendront habiter toute son œuvre : le Classique et l’Indien. Puis vient la passion de Gérard Garouste pour les textes mythologiques et les constellations (Atropos, Clotho, Thanatos et Cerbère, 1980 – La Vénus et le pendu, 1984). Dans ces tableaux, le peintre imprime aux membres de ces personnages une torsion que certains critiques ont qualifié de « maniéristes » à l’instar d’un Greco ou d’un Tintoret dont l’artiste revendique la filiation.