Rebâtir l'église en 1924 à Nanterre
À Nanterre, plusieurs lieux de cultes sont recensés sur le site, en particulier au Moyen-Âge où l’église Saint-Maurice et la chapelle Sainte-Geneviève sont évoquées dans plusieurs documents. Après la Révolution, l’église – utilisée comme « Temple de la Raison » – est rendue au culte et au siècle suivant déjà, on envisage de rebâtir l’édifice devenu trop petit.
L’église (devenue cathédrale) de Nanterre a été entièrement reconstruite entre les deux guerres mondiales. Seul vestige ancien, le clocher date du XIVe siècle. (KD/CDC)
C’est finalement en 1924, sous l’impulsion du curé de Nanterre, le père Jules Froideveaux, que les travaux sont lancés. Les plans sont confiés à Georges Pradelles et Yves-Marie Froideveaux. Ils optent pour un style romano-byzantin et prévoit trois phases de travaux, une grande partie de l’édifice du XVIe siècle est détruit, mais le chantier ne se déroule pas comme prévu. La Deuxième Guerre Mondiale, la mort du chanoine Froidevaux en 1943 et des difficultés financières empêchent finalement la construction d’une nouvelle nef. L’église Saint-Maurice-Sainte-Geneviève garde donc son ancienne nef. Le clocher de l’église est également conservé.
À l’intérieur, les murs et les voûtes – près de 1000 m2 de surface ! – sont ornés de fresques, œuvres de Paul Baudoüin (1844 – 1931) et ses élèves. Cet ensemble unique, réalisé entre 1926 et 1927, retrace la vie de sainte Geneviève (patronne du diocèse de Nanterre), des paraboles de l’Évangile mais aussi les Béatitudes ou encore le couronnement de la Vierge. Les vitraux retracent la Passion du Christ, ils sont l’œuvre de Louis Barillet (1880 – 1948), auteur également des vitraux de Notre-Dame des Otages à Paris.
[VOIR] Architectes, artistes, ils ont bâti les églises des Chantiers du Cardinal
Fresque de la Vierge couronnée par la Trinité, réalisée par Paul Baudoüin et Louis Dussour, dans la cathédrale de Nanterre. (KD/CDC)
La cathédrale abrite également un ensemble statuaire remarquable : des chapiteaux consacrés à la vie de sainte Geneviève sur les colonnes en béton armé dans le chœur, par Madeleine Froideveaux-Flandrin, aux statues de sainte Geneviève ou de Notre-Dame-des-Champs. Quant à la façade de verre et métal du côté Ouest, elle est réalisée en 1974, par Pierre Sabatier. La porte de laiton, étain et plomb, reprend le thème biblique du buisson ardent.