Légende Consécration le dimanche 24 mai 2014 par monseigneur Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis.
« Par cette célébration, un édifice construit de mains d’hommes est consacré pour devenir le lieu de la rencontre entre Dieu et les hommes. Les prières et les rites qui la composent font de chaque église une maison de prière, le lieu de l’Alliance, qu’elle soit une grandiose cathédrale ou l’humble chapelle d’un village rural. » Monseigneur Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis
Unis dans la prière autour de l’autel
« Ce projet a été pour moi une aventure professionnelle et une aventure humaine ». En prononçant ces mots, Antoine Ropars, tailleur de la pierre d’autel et de la croix de façade, exprimait ce que tous les acteurs de la construction présents dans le chœur et la nef de l’église Saint-Paul-de-La-Plaine devaient ressentir. Samedi 24 mai, les 200 places sont remplies. Face à eux, Mgr Pascal Delannoy et Mgr Olivier de Berranger, l’actuel et l’ancien évêque de Saint-Denis, à l’origine de la construction, sont unis dans la prière.
Juste avant que ne démarre la dédicace, les évêques, prêtres et diacres partent en procession. La porte de l’église est fermée. Mgr Pascal Delannoy la frappe de sa crosse en disant « Ouvrez-vous, portes éternelles. Laissez entrer le Roi de gloire » !
Mgr Pascal Delannoy frappe la porte de sa crosse
Les acteurs du projet
Quelques instants plus tard, Patrick Berger, architecte concepteur du projet, prend la parole. Après avoir décrit quelques éléments d’ouvrage : la structure en forme d’infini, les baies au nombre de douze « comme le nombre des apôtres »…, il remercie ses collaborateurs et rend hommage aux entreprises : « Sous la neige, le charpentier construisait ».
Antoine Ropars, qui un peu plus tard scellera les reliques, se souvient avec émotion : « Cet autel en pierre de Comblanchien de 2,7 tonnes, je l’ai transformé et manipulé seul. J’ai vécu des moments de grande joie. À ce moment-là, je pensais aux paroles de Marthe Robin “Quand le Bon Dieu voit une croix, il accourt pour la fleurir“. Ce travail, cette œuvre humaine est dédiée à Dieu ».
Un enfant porte le Livre saint
La cérémonie de dédicace
Accompagné d’un diacre, l’évêque asperge d’eau bénite le peuple rassemblé, puis les murs de l’église. Il pénètre dans la maison d’église où d’autres fidèles, qui n’ont pu s’asseoir dans le lieu de culte, sont installés devant un écran de télévision où sont projetées les images de la consécration, d’autres sont assis dehors devant un écran géant. Stoïques, ils supportent la pluie qui tombe sporadiquement.
Dans le chœur, un enfant est assis. Comme un lutrin, il a porté le Livre saint. Médusé, il regarde partout. Au travers des vitres du chœur, il voit la vie qui continue : un parapluie rouge, un vélo qui passe. Le chœur, à l’origine aurait dû être opale. L’architecte avait imaginé « un espace sans lien avec l’extérieur, hors du temps, sans lumière extérieure comme hors du lieu ». Mais, finalement, Patrick Berger a souhaité cette ouverture sur le monde si représentative de cette maison d’église.
Dans le quotidien La Croix, il se remémore la cérémonie en plein air de la pose de la première pierre avec un chœur antillais plein d’énergie. « J’ai vu cette vie et j’ai pensé : il faut ouvrir ».
Mgr Pascal Delannoy consacre l’autel de l’église Saint-Paul
La liturgie de la parole
Une fois l’autel et l’ambon bénis, la liturgie de la Parole débute. En 2e lecture a été choisie la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens : « Frères, la maison que Dieu construit comme un bon architecte […] J’ai posé les fondations. D’autres poursuivent la construction […]. N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous […] ».
L’homélie permet à Mgr Pascal Delannoy de rappeler : « Par cette célébration, un édifice construit de mains d’hommes est consacré pour devenir le lieu de la rencontre entre Dieu et les hommes. Les prières et les rites qui la composent font de chaque église une maison de prière, le lieu de l’Alliance, qu’elle soit une grandiose cathédrale ou l’humble chapelle d’un village rural. » Des douze ouvertures, une lumière zénithale inonde délicatement l’assemblée.
Sept ans de suivi des travaux
Un des fidèles écoute l’homélie avec une pointe de nostalgie : Christian Saliba. Depuis sept ans, quotidiennement, pour les Chantiers du Cardinal qui assuraient la maîtrise d’ouvrage déléguée, il a suivi les travaux. Il a surmonté les difficultés, motivé les entreprises, arrondi les angles, veillé au moindre détail. Car l’a rappelé Patrick Berger, toujours dans La Croix, « une église, ce n’est pas seulement un évêque et un architecte. Un bâtiment, c’est une expérience qui rassemble toute la chaîne sociale, du maire à l’ouvrier ».
Le sculpteur Edouard Ropars avec Mgr Pascal Delannoy
Les reliques sont placées dans l’autel
La prière de dédicace commence. Après le chant de la litanie des saints, l’évêque coiffé de sa mitre s’approche de l’autel et place les reliques dans le sépulcre qui sera scellé. Il chante « Seigneur […], le peuple des fidèles désire te consacrer, pour toujours, cette maison de prière où il viendra t’adorer, s’instruire de la Parole et se nourrir des sacrements. […] Heureuse église, elle est la demeure de Dieu parmi les hommes, le Temple saint fait de pierres vivantes, fondé sur les apôtres, et qui a, pour pierre angulaire, le Christ Jésus. […] ». L’autel est marqué du Saint Chrême d’abord au milieu puis aux quatre angles, étalé ensuite sur toute la Table.
La fumée de l’encens envahit l’église
Cinq brûle-parfums sont placés sur l’autel remplis de grains d’encens. Allumés, leur fumée emplit le chœur. « Que ma prière devant toi s’élève comme l’encens et mes mains comme l’offrande du soir ».
Après la communion, Mgr Delannoy propose que tous les enfants présents s’approchent de l’autel. « C’est pour vous que nous avons voulu construire cette maison de Dieu. Je vous la confie. Veillez à ce qu’elle devienne un lieu vivant ».
Après la bénédiction et l’envoi, la parole est donnée à Bruno Keller, directeur général des Chantiers du Cardinal. La page est tournée. D’autres grands et petits projets par la taille attendent. Bruno Keller partage avec l’assemblée un calcul simple : « Il y a environ 11 millions de Franciliens. Si 16 500 donateurs, soit simplement 0,15 % de cette population, rejoignaient les Chantiers du Cardinal, chaque année on pourrait construire une église de plus en Île-de-France ! »
La fumée de l’encens envahit l’église Saint-Paul-de-La-Plaine