Couverture de l’ouvrage : « Paris et ses églises de la Belle Époque à nos jours
Rendez-vous le 14 décembre à 19 h en l’église Saint-Léon, place du Cardinal-Amette à Paris 15e, pour une rencontre avec Isabelle Renaud-Chamska, directrice de l’ouvrage et Antoine Le Bas, auteur et conservateur en chef honoraire, ainsi que Françoise Hamon, historienne de l’Art. Ils vous feront parcourir les pages de ce magnifique ouvrage, riche de 400 illustrations et vous feront apprécier le décor de l’église Saint-Léon.
La soirée sera animée par des pièces d’orgue interprétées par Eric Lebrun, organiste et compositeur.
Un voyage dans soixante-quinze lieux de célébration
L’ouvrage, quatrième volume de la collection des éditions Picard, présente les lieux de culte catholiques construits à Paris après 1905, date de la séparation de l’Église et de l’État. Il compte soixante-quinze églises et chapelles dont le nombre, l’intérêt historique, la variété esthétique et les qualités liturgiques sont surprenants.
Parmi ces lieux de culte, une cinquantaine l’ont été avec le soutien des Chantiers du Cardinal et dans les années trente sous l’impulsion du cardinal Verdier, fondateur de l’œuvre. Bon nombre des églises emblématiques de la périphérie de Paris ont en effet été bâties par les Chantiers du Cardinal… Pourrait-on imaginer l’arrivée à Paris par la porte d’Orléans sans apercevoir au loin l’église du Sacré-Cœur de Gentilly, ornée des saints anges gardiens qui veillent sur le périphérique ? Serait-il imaginable de traverser la porte Champerret sans passer devant l’église Sainte-Odile ? Non, bien sûr, leur clocher fait partie du paysage parisien.
Église du Sacré-Cœur de Gentilly, ancienne chapelle de la Cité universitaire vue de l’autoroute du Sud.
Le lien qui unit ces deux églises à toutes celles qui jalonnent les quartiers parisiens est l’homme qui, archevêque de Paris, a fondé en 1931 l’œuvre des Chantiers du Cardinal. C’était l’époque où le périphérique n’existait pas et où le diocèse de Paris couvrait le département de la Seine et de la Seine-et-Oise. Grâce à sa foi inébranlable de bâtisseur, les habitants des quartiers périphériques ont vu fleurir des églises sur les ruines des anciennes fortifications. Le cardinal Verdier avait eu l’intuition que Paris et sa banlieue naissante se déchristianiseraient si chaque catholique n’avait pas un lieu de prière et de célébration à moins de 500 mètres de chez lui.
Une architecture solidaire
Les riverains du 18e ou du 19e arrondissement n’avaient pas les moyens de «s’offrir » un lieu de culte… Qu’importe, les catholiques des beaux quartiers donneront pour son édification. Son autre conviction était que tous ces chantiers procureraient du pain aux ouvriers et aux artistes frappés par la crise.
Aujourd’hui, comme à l’origine, les Chantiers font travailler des architectes de renom et encouragent l’art sacré. Ce sont toutes ces églises, pour la plupart méconnues des Parisiens qui sont présentées dans les pages de cet ouvrage. Ces édifices ont aujourd’hui besoin d’attention car nombre d’entre eux souffrent des outrages du temps. C’est la deuxième mission des Chantiers du Cardinal : restaurer ces monuments qui nous ont été transmis par nos aïeux et dont nous sommes dépositaires.
Fresques de l’église Sainte-Hélène à Paris 18e.
Mais pour sensibiliser les amoureux du patrimoine, il fallait que ces églises du XXe siècle soient présentées dans leur ensemble. C’est pourquoi les Chantiers du Cardinal ont accueilli avec enthousiasme le projet des éditions Picard et cet ouvrage superbement illustré.
L’histoire continue… Cet ouvrage invite à ouvrir la porte de l’église du Saint-Esprit ou celle de la maison Ozanam. Ces églises nous rappellent qu’à la Belle Époque comme dans notre monde contemporain, les besoins sont immenses et que la mission des Chantiers du Cardinal est plus que jamais d’actualité.