Notre histoire
Le 7 avril 1935, une double page dans le magazine Pèlerin illustre quelques églises emblématiques bâties en cinq ans par les Chantiers du Cardinal.
Depuis plus de 90 ans, les Chantiers du Cardinal poursuivent l’œuvre de leur fondateur, le cardinal Jean Verdier, et participent à développer la présence de l’Église dans les nouveaux quartiers. Car l’intuition de l’archevêque de Paris au début du XXe siècle est toujours d’actualité: les mutations démographiques, l’évolution des villes et l’apparition de nouveaux quartiers, ainsi que la nécessité d’une solidarité accrue entre les paroisses nécessitent une action coordonnée pour collecter et financer ces travaux indispensables au rayonnement de l’Église. Depuis notre fondation, plus de trois cents églises et centres paroissiaux ont été édifiés.
1931 : fondation des Chantiers du Cardinal
Le cardinal Verdier, archevêque de Paris, décide en 1931 de créer l’œuvre des nouvelles paroisses paroisses de la banlieue parisienne, renommée en 1933 l’œuvre des Chantiers du Cardinal. Cette association au service de l’Église fait suite à l’œuvre des Chapelles de secours, lancée au XIXe siècle, et qui permettait d’ouvrir des chapelles à une époque où le Concordat interdisait la création de nouvelles paroisses.
Au début des années 1930, alors que la crise économique touche la France, le cardinal Verdier est conscient des difficultés rencontrées par l’Église dans un Paris en partie déchristianisé et une banlieue souvent laissée à l’abandon alors qu’elle est en pleine expansion démographique. Il souhaite que les paroisses soient à taille humaine et constituent des lieux de proximité.
Le cardinal Verdier lors d’une célébration en 1936 sur le chantier de ND du Perpétuel Secours à Asnières-sur-Seine. (Archives CDC)
S’inscrivant dans une pastorale d’évangélisation, l’action du cardinal répondait à une enquête sur le terrain du Père Pierre Lhande parue en 1927, sous le titre « Le Christ dans la banlieue » décrivant l’état de non christianisation des populations nouvelles s’installant en banlieue et l’urgence de s’y intéresser. En effet, à l’époque de la fondation de l’œuvre en 1931, le grand diocèse de Paris couvrait non seulement la capitale, mais aussi une partie de la banlieue parisienne recouvrant le département de la Seine.
En cette période de crise, épris d’un idéal de justice sociale, le cardinal voit également l’opportunité de donner du travail aux ouvriers. Il crée donc une œuvre chargée d’aider à la construction d’églises et de bâtiments paroissiaux dans la région parisienne. À sa mort, en 1940, 110 églises avaient été construites. Des bâtiments souvent reconnus aujourd’hui pour leur qualité architecturale. Certaines églises sont d’ailleurs classées au titre des Monuments Historiques, d’autres ont reçu le label « patrimoine du XXe siècle ». De Paul Tournon à Julien Barbier, en passant par Henri Vidal ou Charles Venner, certains architectes devenus célèbres ont contribué à donner un style « Chantiers du Cardinal » à certaines églises.
[VOIR] Des architectes célèbres
Les années 1940/1950 : la reprise
Le mouvement de construction d’églises est interrompu par la Seconde Guerre mondiale et l’occupation allemande. Le cardinal Emmanuel Suhard succède au cardinal Verdier mais la mission des Chantiers du Cardinal ne s’interrompt pas tout à fait. C’est d’ailleurs Mgr Suhard qui fait ériger l’église Notre-Dame-de-Fatima-Marie-Médiatrice dans le 19e arrondissement de Paris. Mgr Suhard avait en effet promis de bâtir une église si la Vierge épargnait Paris en 1944 lors des bombardements.
[LIRE] Les cardinaux des Chantiers
À partir de 1954, le cardinal Maurice Feltin relance les Chantiers du Cardinal. Lors son «appel à la population parisienne» (23 avril 1964) il indique qu’il faut encore bâtir 142 églises ! Au fil du temps, les architectes adoptent les matériaux et les formes de leur époque. La banlieue de Paris change, peu à peu les zones maraîchères et les baraques de La Zone cèdent la place aux grands ensembles d’habitation. L’Église se rend présente au milieu de la cité. Il faut construire vite et économique. Là encore, certains bâtiments font aujourd’hui partie du patrimoine architectural religieux.
[VOIR] Patrimoine de fer, de bois et de lumière
L’église Notre-Dame-Marie-Médiatrice lors de sa construction dans les années 1950. (Crédit archives CDC)
1966 : création des départements et des diocèses
Après la loi de juillet 1964 créant les nouveaux départements de la région parisienne, le diocèse de Paris a été partagé, en 1966, en quatre diocèses correspondant aux départements de Paris (75), des Hauts-de-Seine (92), de Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94). Les Chantiers du Cardinal poursuivent leur action et bâtissent dans la Petite Couronne. Les besoins sont importants partout tout comme… le financement de ces travaux ! Le cardinal Maurice Feltin, archevêque de Paris intervient à la radio, la télé et même aux actualités cinématographiques pour rappeler aux fidèles l’importance des dons. Car il ne s’agit pas seulement de bâtir… il faut aussi songer à entretenir le patrimoine déjà érigé.
La cathédrale Notre-Dame-de-Creteil avant son déploiement en 2015. (DR)
Au cours des années 1970, les Chantiers du Cardinal maintiennent leur action en s’adaptant à leur époque. La théorie de l’enfouissement – qui suggère que les chrétiens, tels le levain dans la pâte, finiront pas se lever (Mt 13.33) – se concrétise aussi dans l’architecture. Il n’est plus question de clocher visible, de bâtiment spectaculaire. On construit des églises au pied des immeubles (parfois même au rez-de-chaussée!), pour rester au plus près des habitants. Les villes nouvelles se développent, là encore l’Église accompagne le mouvement. La cathédrale de Créteil dessinée par Charles-Gustaf Stoskopf illustre particulièrement cette période. Tout comme la chapelle Saint-Bernard de Montparnasse à Paris. Mais les années 1970/80 sont fécondes malgré cette relative discrétion. Bien plus tard, grâce aux Chantiers du Cardinal, des bâtiments devenus trop discrets bénéficient de travaux pour retrouver la lumière. Ainsi la cathédrale de Créteil est-elle déployée en 2015…
En 2015, à l’initiative de Mgr Michel Santier, la cathédrale Notre-Dame de Créteil est déployée. Dotée d’une grande coque de bois et d’un clocher monumental, elle devient un signe visible dans la ville. (CDC)
2012 : Le « Grand Pari(s) de l’Église »
En s’unissant aux Chantiers Interdiocésains, depuis le 1er janvier 2012, les Chantiers du Cardinal réalisent le « Grand Pari(s) de l’Église ». Ils étendent leur mission à l’ensemble des huit diocèses d’Île-de-France. Ils lancent des grands projets – un par diocèse – pour lesquels les Chantiers du Cardinal apportent un soutien financier important.
À Saint-Denis, une maison d’Église (Saint-Paul-de-la-Plaine) est bâtie et accueille depuis 2014 les habitants et salariés d’un quartier en pleine reconversion. Dans le diocèse de Nanterre, une autre maison d’Église, la maison Saint-François-de-Sales, ouvre ses portes au cœur du nouveau quartier du Trapèze-Rives de Seine, à Boulogne-Billancourt. Érigée sur le site des anciennes usines Renault, ce lieu de rencontre, de formation et de recherche tourné particulièrement vers les familles, comporte aussi une chapelle. Parmi ces grands projets il faut aussi citer la cathédrale de Créteil (Diocèse de Créteil), la construction du centre paroissial Sainte-Bathilde à Chelles ou encore la future église Saint-Colomban au cœur du Val d’Europe et près du parc Disneyland (Diocèse de Meaux).
[LIRE] Mgr Nahmias « Le diocèse de Meaux aura besoin de bâtir des locaux dans les années à venir »
Le 23 novembre 2011, les 8 évêques ont signé avec les Chantiers du Cardinal l’engagement d’un grand projet par diocèse. (CDC)
1931-2021 : 90 ans d’histoire
Poursuivant leur mission auprès des diocèses, les Chantiers du Cardinal accompagnent les paroisses d’Île-de-France pour entretenir leur patrimoine et bâtir des églises. À l’approche des 90 ans de l’œuvre fondée par le cardinal Verdier, leur aide reste précieuse pour financer la rénovation de presbytère pour les prêtres, d’aménagement de locaux afin de créer des patronages ou encore d’ouvrir de nouveaux lieux où la foi et la fraternité grandissent. Et de nouvelles églises sont bâties, pierre après pierre.
En 2024, aujourd’hui et demain
Depuis septembre 2023 le diocèse de Saint-Denis-en-France dispose de l’église Saint-Jean-XXIII à Clichy-sous-Bois, haut lieu de pèlerinage marial depuis le Moyen-âge. Tandis que la future église Saint-Joseph-le-Bienveillant (Diocèse de Versailles) a maintenant son clocher qui veille sur le quartier et la suite de son chantier. Ajoutons à cela, la bénédiction du terrain