Présentation du projet
Entre un ancien canal, un bras de la Marne et deux autoroutes, l’église des Saints-Anges-Gardiens, à Saint-Maurice (94) offre un lieu propice à la prière et à la contemplation des créations artistiques des années 1930 et 1940.
Cependant l’édifice connaît d’importantes fissurations qu’il faut analyser. D’où l’appel à un cabinet spécialisé pour établir une étude de diagnostic d’un montant de 50.000 euros. Pour cela, Pierre-Antoine Gatier, l’architecte en chef des Monuments historiques, a obtenu un mandat pour constituer une équipe de maîtrise d’œuvre pluridisciplinaire.
Un enjeu technique assez inédit
Cernée par l’A4 et l’A86 sur les hauteurs et entourée à sa construction par la Marne et par le canal de Saint-Maurice, l’église des Saints-Anges-Gardiens se déploie dans un écrin de verdure. C’est un des premiers édifices construits par les Chantiers du Cardinal, réalisé par l’architecte Jean Tandeau de Marsac qui dresse un plan en croix grecque.
L’église repose sur 70 pieux, enfoncés à 12 mètres de profondeur. Le terrain reste meuble compte tenu de son environnement liquide et joue sur la structure de l’édifice quatre-vingt dix ans après sa construction. L’église n’a connu que peu de travaux d’entretien depuis l’origine.
Un bâtiment reconnu et protégé
Lors d’une étude pour la réfection de l’éclairage, l’entreprise mandatée pour un devis a repéré des fissures importantes sur tout le tour de la coupole, située en hauteur (14,5 m). Aussi, l’Association diocésaine de Créteil, propriétaire de l’édifice post 1905, a décidé de demander au cabinet Pierre-Antoine Gatier de conduire un diagnostic général de l’édifice.
Au titre de sa valeur architecturale et historique remarquable, l’église est protégée par son statut de Patrimoine du XXe siècle, reconnu en 2011. Ce qui permettrait, le cas échéant, de justifier son inscription à l’inventaire des Monuments historiques. Tous les futurs travaux la concernant doivent maintenant être réalisés avec l’accord de la DRAC d’Ile-de-France.
Une architecture audacieuse et inspirée
L’ouvrage est essentiellement constitué d’une structure mixte en béton armé et en briques. Les murs sont parés de briques pour les parties basses, et de béton bouchardé pour les pignons. L’emploi de la brique en façade s’harmonise avec l’environnement du quartier, évoquant les cité-jardin flamandes. La charpente de l’église est réalisée en ossature métallique. L’édifice est prolongé d’une abside polygonale au nord et un clocher carré couvert d’un toit en pavillon en tuile flanque la façade précédée d’un porche au sud.
Construite sur un plan carré, la structure de couvrement de l’édifice est principalement composée d’une voûte d’arêtes à profil brisé. L’ouvrage est entouré d’arcs munis d’un profil similaire. Le transept est percé de minces baies aux arcs en mitre, garnies de vitraux de Louis Barillet au graphisme marqué par l’Art Déco.
Des fresques à la gloire des anges
Œuvre du peintre Nicolas Untersteller, directeur de l’École nationale des Beaux-arts
L’intérieur de l’église reçoit un important programme de peintures murales sur le thème de la glorification des anges, réalisé entre 1942 et 1946, par l’artiste Nicolas Untersteller, prix de Rome. Avec ses élèves, il peint l’ensemble des murs au Stic B, une peinture de bâtiment brevetée en 1919 et pouvant s’appliquée directement sur les parois de ciment.
Le décor à fresque du baptistère, situé à gauche de l’entrée, est réalisé par Hélène Delaroche, épouse de Nicolas Untersteller. Ces décors sont bénis le 19 mai 1946, par Mgr Touzet, responsable des Chantiers du Cardinal.
Au chevet de l’église fragilisée
Compte tenu de la place de cette église dans l’histoire des Chantiers du Cardinal et de l’importance de l’étude qui s’étalera dette juin à octobre 2023, il est demandé une aide de 40.000 euros aux Chantiers du Cardinal qui, lors du conseil d’administration du 19 avril 2023, en ont accepté le financement qui représente 80 % du montant total.
Il est à noter que l’église appartient à un ensemble pastoral de la commune de Saint-Maurice. Constitué à l’ouest, de la paroisse Saint-André à l’Ouest et à l’est, des Saints-Anges-Gardiens à l’Est.
Un corps presbytéral dynamique
Le père Raphaël Pichon est le curé de Saints-Anges-Gardiens depuis 2019, aidé de vicaires comme les pères Maximin Cès et Vincent Pinilla, auteur d’une remarquable étude historique : « L’église des Saints-Anges-Gardiens, un patrimoine mauricien à découvrir », paru en 2019. Ils appartiennent à la Fraternité Saint-Thomas-Becket, dont les prêtres vivent et prient en communauté.
Tout en assumant des tâches paroissiales, ils se consacrent à l’apostolat de la jeunesse et des familles notamment à travers l’aumônerie d’écoles et collèges mais aussi la prédication de retraites, l’organisation de camps, des colonies avec une attention toute particulière portée au scoutisme. Dans cette paroisse, les Scouts d’Europe sont présents depuis 1974 et poursuivent l’aventure dans cet écrin de verdure.
Enfin, en parallèle, la restauration du pavillon derrière l’église permettra l’accueil de familles qui pourront ainsi aider à dynamiser la paroisse. Quand les bâtiments viennent en appui des missions pastorales…
