Un audit interne réalisé en 2023 par le service Immobilier du Diocèse de Saint-Denis en France a révélé l’urgence des travaux à réaliser pour mettre ses établissements recevant du public (ERP) aux normes de sécurité.
La situation du parc immobilier est globalement préoccupante. Deux causes principales sont à l’origine de l’insuffisance de l’entretien des bâtiments, construits à l’économie dans les années 30 et les années 60 et 70 : la baisse des ressources courantes, sachant que la Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre de France métropolitaine, et le grand nombre d’églises à la charge du diocèse. Le diocèse de Saint-Denis en France a en charge 72 lieux de culte et de 261 bâtiments paroissiaux.
Par ailleurs, pour des raisons d’économie, de nombreuses de paroisses du diocèse font appel au bénévolat de paroissiens sans doute très bénévoles mais parfois peu experts ni habilités pour assurer la maintenance des bâtiments.
Des anomalies à corriger
Confrontée à la découverte d’anomalies importantes lors de visites sur sites, l’association diocésaine de Saint-Denis en France (ADSD) a engagé, en septembre 2023, une salariée dont la mission est « de visiter tous les locaux et de faire un point sur l’état de la sécurité du parc immobilier», explique Jean-Baptiste Dupuis, l’économe diocésain. Adjointe au Pôle immobilier, Marie-Jésus Sanchez a déjà réalisé plus d’une trentaine de visites dans les ERP du diocèse. Son constat est sans appel : il faut remettre aux normes de sécurité un certain nombre d’églises, en particulier des tableaux électriques, de la signalisation et des systèmes d’évacuation des fumées. L’urgence d’intervention est vitale. Une église (Epinay) et trois centres paroissiaux (Neuilly-sur-Marne et Aulnay-sous-Bois (Saint-Paul et Saint-Jean)) ont fait l’objet de fermetures temporaires.
La vie n'a pas de prix, mais la sécurité a un coût !
Face à ces interventions, généralement d’un montant peu élevé mais nombreuses et non budgétées, le diocèse demande aux Chantiers du Cardinal d’étudier la possibilité de créer une ligne de crédit au profit de l’ADSD, réservée aux travaux d’immobiliers liés directement à la remise aux normes des installations défectueuses des églises. Seraient naturellement exclus de ce soutien tout ce qui est immatériel (coûts d’expertises, audits d’organismes de contrôle, etc.) ou consommable (extincteurs, BAES, etc.).
JB Dupuis, économe diocésain
Travaux urgents...
Deux critères ont été retenus : le premier est « tout ce qui peut générer un incendie ». Dans la pratique, il s’agit, par exemple, de remettre rigoureusement aux normes des tableaux électriques. Le second critère est « tout ce qui concourt à la signalisation d’évacuation pour les fidèles ». Cela concerne en particulier le marquage au sol et les sorties de secours. Parallèlement, une formation Sécurité des curés et des responsables paroissiaux concernés a débuté (utilisation d’un extincteur, évacuation…). Des séances de sensibilisation ont été menées.
... et des moyens importants
L’économe diocésain évalue les besoins de travaux urgents de remise aux normes de sécurité entre 4 à 6 M€ par an. Ajoutons à cela les 1,5 à 2M€ annuels alloués à l’entretien immobilier qui requerrait plutôt entre 3,5 et 5M€ par an. « Compte tenu des ressources du diocèse, il manque 2 à 3 millions d’euros par an pour un entretien normal », précise Jean-Baptiste Dupuis. Au Conseil d’Administration de février 2024, les Chantiers du Cardinal ont accordé une ligne de crédit de 100 000€ pour environ huit projets de sécurisation ERP. Dossier sensible à suivre !