Mis à jour le 12 décembre 2023
Mis à jour le 12 décembre 2023
À Gennevilliers (Hauts-de-Seine), un presbytère sortira bientôt de terre à côté de l’église Notre-Dame-des-Agnettes. Un immeuble qui sera aussi le signe visible de la réorganisation de la paroisse depuis le départ des prêtres la Mission de France. Les trois églises de la ville leur étaient confiées depuis de nombreuses années. C’est dans cette nouvelle construction que seront logés les deux prêtres nommés par Mgr Matthieu Rougé, évêque du diocèse de Nanterre, en septembre 2020.
Pour ce projet, les Chantiers du Cardinal apportent un soutien financier de 130 000 euros. Les travaux ont démarré début septembre 2023. Ils vont durer globalement une année.
Il y a trois églises à Gennevilliers, mais aucun presbytère. Une particularité liée à son histoire : les catholiques de cette ville de la banlieue parisienne étaient accompagnés par la Mission de France depuis plusieurs dizaines d’années. Dans cette commune de 53 500 habitants dont la population est en augmentation, la mairie est communiste depuis 1934. Et les prêtres au travail de la Mission de France ainsi que des prêtres ouvriers travaillaient… Ils étaient caristes, chercheurs, enseignants, ouvriers dans le bâtiment, aumôniers d’hôpital ou de prison. Et c’est d’ailleurs pour rester au plus près des paroissiens et des habitants, qu’ils habitent comme eux, dans des appartements HLM.
Un secteur immobilier en tension
Il reste à Gennevilliers un seul prêtre au travail : le père Hervé Rouxel. Il accompagne dans leurs nouvelles missions les deux prêtres diocésains, nommés en septembre 2020. Le père Olivier Joncour est le curé de la paroisse, assisté par un vicaire le père Dominique Darchis. Des prêtres qu’il faut bien sûr loger, sauf que dans cette partie de la banlieue parisienne, les prix de l’immobilier s’envolent. « Il y a des secteurs de HLM avec plus de 60% de logements sociaux», précise le père Olivier Joncour. Un éco-quartier a remplacé des usines il y a une douzaine d’années, mais le curé souligne qu’une partie des habitants vit encore dans des conditions difficiles. « En octobre et décembre 2023, la mairie va distribuer des colis alimentaires. »
Acheter et rénover une maison se révèle trop coûteux dans une ville qui vit pleinement les changements immobiliers liés aux travaux du Grand Paris. «Dans quelques années avec les 2 stations de la future ligne 15 « Grésillons » et « Agnettes », on sera à 12 minutes de La Défense » fait remarquer le père Olivier Joncour. La paroisse choisit alors d’utiliser le terrain adjacent à l’église Notre-Dame-des-Agnettes. C’est là qu’ont commencé les travaux de la construction d’un immeuble, abritant le presbytère. Le site, en plein centre-ville, est aussi stratégique, « il y a un enjeu : être visible dans ce quartier » rappelle le père Joncour. L’emplacement du nouveau presbytère permet aussi de se rendre rapidement dans les deux autres églises de la ville.
« Il s’agit d’un petit immeuble de deux étages » détaille Carlos da Rocha, l’AMO chargé de suivre le déroulement des travaux. Au fil des réunions de préparation avec le service immobilier du diocèse, l’architecte, la paroisse et en lien avec la mairie, et au cours des réunions de chantier, il s’assure que le dossier avance et que les délais seront respectés. « Le chantier a débuté à la rentrée 2023, mais aujourd’hui les délais pour commander les fenêtres et les portes sont plus longs qu’avant le premier confinement. Entre 18-20 semaines pour le fabricant. Il faut donc anticiper. Tout devrait être achevé d’ici 12 mois. »
Avant même le premier coup de pelleteuse, Yves Laporte-Magny garde l’œil sur les plans d’aménagement. « Concernant les appartements des prêtres, ce sont deux logements individuels classiques, explique-t-il, autour de 40m2, avec une cuisine et une salle de bains. Aujourd’hui les prêtres ont besoin d’avoir un espace personnel. » Pour conserver un esprit de fraternité, l’un des appartements sera utilisé par la paroisse pour les réunions et les moments de rencontres. Un bureau permettra aux prêtres de recevoir les personnes pour un accompagnement spirituel, une préparation de mariage ou vivre le sacrement de réconciliation. Les deux autres logements seront loués, ce qui permettra de financer une partie des travaux de construction. En plus du soutien financier des Chantiers du Cardinal, la paroisse bénéficie d’aide via l’opération Barnabé (des paroisses un peu plus aisées font un don pour permettre la réalisation du projet), de réserves de la paroisse et d’une souscription.
En 2009, les Chantiers du Cardinal avaient financé la moitié des travaux de construction de salles paroissiales dans une autre église de Gennevilliers : Saint-Jean-des-Grésillons. De vastes locaux (580m2) destinés aux jeunes et aux actions solidaires. Vingt ans après, les scouts, lycéens, collégiens et jeunes de l’Eveil à la foi s’y réunissent toujours. C’est là que se déroulent aussi des repas partagés ou des ateliers Cuisines du monde. Cela permet aussi à des familles de se réunir pour un repas de fête à l’occasion du baptême d’un enfant, de la 1° communion, de la profession de foi ou de la confirmation d’un jeune. À l’occasion des travaux, l’église avait été repeinte à l’intérieur et à l’extérieur, et l’électricité revue. Une croix avait aussi été installée sur le haut de la façade l’église, datant de 1920, la rendant plus visible dans un quartier réaménagé par la mairie.
C’est aussi dans ce centre paroissial qu’un logement avait été créé pour un foyer d’accueil : une mission de quelques années, confiée par l’évêque de Nanterre, à un couple avec ou sans enfant. « Depuis 2009, il y a eu trois familles qui sont venues en mission, comme le souligne le père Joncour. Et nous voyons les liens bénéfiques que cela créé entre les personnes et entre les générations. Nous attendons avec impatience le quatrième. »
Consultez le Journal du Chantier du presbytère
[VOIR] Les projets dans le diocèse de Nanterre
Retrouvez la chronique du Père Olivier Joncour sur KTO Radio, parmi toutes les chronique du Patrimoine animées par les Chantiers du Cardinal