L’église située à Paris dans le 18ème arrondissement présente de longue date un chœur manquant totalement d’harmonie. Les Chantiers du Cardinal contribuent à son réaménagement et son embellissement.
La première pierre bénie par le cardinal Morlot, archevêque de Paris, fut posée par le baron Haussmann le 2 mai 1859
C’est une église qui appartient à la ville de Paris. Cependant les Chantiers du Cardinal peuvent soutenir les projets d’embellissement des églises avant 1905, à des fins de culte. L’église date du Second Empire. Elle a été inaugurée en 1863. Son mobilier d’alors aurait été offert par l’Impératrice Eugénie mais la Commune de 1871 aurait conduit à sa destruction ou sa dispersion dans des conditions que l’on ignore. Il en résulte un chœur fait plus ou moins de bric et de broc, reconfiguré en 1962 et complété en 1995. Relayant la demande de la paroisse, le diocèse de Paris a présenté le projet aux Chantiers du Cardinal qui l’a approuvé lors du CA d’avril 2024.
L’autel en 1962. L’orgue de chœur visible à l’époque a été déplacé par la suite dans le transept gauche
Un projet réfléchi
Après plusieurs années de réflexion et à la demande de la paroisse, le projet de rénovation a été établi par Coralie Robert, architecte DPLG dont le travail à Notre-Dame de l’Assomption de Passy (75016) avait été apprécié.
Si le principe du réaménagement a été accepté par la Ville de Paris, propriétaire des lieux en raison de la date de l’édifice (avant 1905), il ne lui appartient pas de le financer. En effet, le projet n’est pas immobilier, il est indissociablement lié au culte, donc à la charge de la paroisse qui avait déjà mis en place le mobilier actuel.
Elle ne peut cependant en assumer seule le coût total estimé à 240 000 €, suite à de longues consultations d’entreprises (TDC, toutes dépenses confondues). Son effort doit être complété. La solidarité inter-paroissiale du diocèse ne suffisant pas, les Chantiers du Cardinal apportent leur écot. A hauteur de 50 000 €.
Le plateau liturgique avant travaux.
Une mission moins connue des Chantiers
Cette contribution des Chantiers du Cardinal est une de ses trois missions. En effet, ils ne font pas que construire et rénover des églises et centres paroissiaux d’Île-de-France. Ils participent également à des embellissements d’églises, au bénéfice du culte, y compris dans des édifices antérieurs à la loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État comme c’est le cas ici.
Le projet de Coralie Robert.
Retrouver l’harmonie du chœur
Le projet, porté par toute une communauté derrière son curé, le Père Stéphane Duteurtre, vise à retrouver une certaine harmonie dans le chœur surélevé de l’église et à dégager la perspective vers la chapelle axiale dite de la Vierge.
Ont été prévus à ces fins un nouveau maître-autel recouvert de plaques de marbre blond rehaussé de laiton au lieu des deux en place, assez disparates, une suppression des marches de l’autel actuel, le changement de l’ambon au profit d’un mobilier reprenant les mêmes matériaux que l’autel, la récupération du tabernacle (restauré à la feuille d’or et positionné sur un socle en chêne), le changement de l’éclairage du chœur au profit d’un dispositif modulable en fonction de la liturgie, la valorisation des niches situées derrière, au niveau du déambulatoire, par un éclairage adapté et une mise en peinture des fonds après enquête stratigraphique, le repositionnement des stalles dans la chapelle axiale permettant d’en augmenter la capacité d’accueil, le déplacement des fonds baptismaux vers l’entrée et enfin la mise en place de nouvelles assises en chêne et laiton brossé.
Une des niches du déambulatoire à valoriser par un fond de couleur et un éclairage adapté.
Des travaux attendus
Ce projet a été validé par la Ville de Paris et, après une phase de consultation un peu plus longue que prévu, sous le regard tantôt goguenard tantôt irrité de certains paroissiens impatients, les travaux ont été planifiés entre juin et fin septembre 2024, le gros des travaux intervenant durant la période estivale pour déranger le moins possible le fonctionnement de l’église.
Deux entreprises doivent intervenir, l’une sur le lot Maçonnerie et mobilier, l’autre sur le lot Électricité. Le chantier doit être isolé du reste de l’église par une bâche thermocollée pour éviter tout empoussièrement, notamment de l’orgue. En raison de l’indisponibilité du chœur, un autel provisoire et une estrade ont été prévus, devant le chantier.
Sur ces bases, le déplacement des stalles a été planifié le 17 juin, le reste des travaux devant suivre dans la foulée. La communauté paroissiale a un peu attendu mais les choses se font et le résultat, qui sera inauguré le dimanche 3 novembre 2024, s’annonce à la hauteur des espérances.
Stéphane Guy