Ensemble, préservons le patrimoine religieux

Sauver l’église Sainte-Thérèse au Blanc-Mesnil (93)

Architecte Cabinet Etik-A
Coût total 610 379€
Notre contribution 350 000€
Fin du chantier 30/11/2024

Cette église des années 60 accueille une communauté catholique active.

Au fil du temps, le nombre des fidèles n’a cessé de croître
et l’église de subir les assauts du temps.

Le diocèse de Saint-Denis en France,
soutenu par les Chantiers du Cardinal,
a lancé un programme de travaux importants,
effectués dans les délais.

Une histoire originale

Cette église typique des années 60, a été bâtie au cœur de la ville du Blanc-Mesnil en 1965 exactement. Sur un terrain donné par un paroissien, cette structure métallique de type hangard en poteaux et poutres provenait d’une exposition qui s’était tenue auparavant au Bourget, commune voisine. Ses éléments ont été offerts par l’aéroport de cette ville pour répondre à la demande des habitants du quartier dont le nombre ne cessait de croître, qui souhaitaient un lieu de culte à proximité.

La commune comptait effectivement moins de 4 000 habitants en 1920 et 25 000 au début des années 50. Aujourd’hui, on en dénombre près de 60 000 et l’on repère encore des constructions d’immeubles qui annoncent de nouvelles arrivées. Cependant, si la communauté paroissiale augmente, notamment avec la venue de populations orientales, d’Inde, du Pakistan ou du Sri-Lanka,  la qualité de l’édifice religieux, en poteaux métalliques et parpaings, décline rapidement.

Un état très dégradé

Un audit architectural réalisé en avril 2018 a décrit la situation préoccupante de l’église mais, faute de moyens pour y remédier, l’église a continué à se dégrader.

Les supports intérieurs et extérieurs de cette église au plan très simple, quadrangulaire, et dotée d’une toiture-terrasse, ont fini, sans entretien particulier, à presque soixante ans de vie, par être affectés par des fissures plus ou moins importantes.

Bien que les fondations aient été bien réalisées, des fissures profondes courent même le long des murs du bâtiment, dont la plus importante traverse un mur de part en part (donc de l’extérieur à l’intérieur) sur presque toute la longueur du côté droit de la nef. Le sol est aussi atteint de fissures.

A l’extérieur, le crépi des murs délabré donne une impression de tristesse. Un ravalement s’impose. Il faut au surplus reprendre aussi les joints des vitraux, fortement dégradés et peut-être remplacer certains verres cassés. La toiture doit également être reprise en totalité.

Les supports métalliques des fermes de la charpentes sont attaqués par la rouille et la couverture présente des faiblesses inquiétantes. En effet, les bâchages de fortune ne suffisent plus ; les infiltrations se poursuivent et l’étanchéité a fini par craqueler avec le temps en maints endroits  au point de menacer la charpente elle-même. L’eau a favorisé développement de la rouille, rongé le bois, délavé les murs et écaillé les peintures. La salle de culte est désormais atteinte par les infiltrations.

Répondre au défi des normes

Enfin, l’église, de 350 places, est devenue inadaptée, eu égard à l’évolution des normes :  pas de sanitaires adaptés, pas de rampe d’accès tant pour se rendre à l’ église que pour fréquenter le bureau paroissial à l’arrière et à la salle de catéchisme attenante, pas de main courante dans l’escalier menant à la tribune, pas de marches contrastées aux différents escaliers du bâtiment pour les déficients visuels, pas de portes tiercées pour les personnes à mobilité réduite, pas de barres anti-panique… Et les belles et lourdes portes en bois de l’entrée principale, d’origine, doivent impérativement être réparées.

À cela, s’ajoutent une absence d’alarme incendie, un réseau électrique hors normes et, pour couronner le tout, une chaudière au gaz hors service pour l’église et les salles voisines, après être devenu carrément dangereuse et avoir noirci les intérieurs. Le tableau n’est ainsi pas loin d’être apocalyptique.

Des travaux coûteux et bien menés

Le programme de restauration est suffisamment lourd (610 379 € TTC après réception des devis) pour nécessiter et justifier une intervention des Chantiers du Cardinal, la paroisse ne pouvant prendre en charge la totalité des travaux et devant se limiter à assumer le seul changement de la chaudière. 350000 € sont venus en soutien grâce aux donateurs des Chantiers du Cardinal.

Les travaux ont débuté le 16 juillet 2024. Dix lots ont été délimités (Démolition-gros œuvre, Couverture, Enduit de ravalement, Menuiserie-métallerie, Plâtrerie, Peinture intérieure, Électricité, Plomberie, Carrelage, Échafaudage). Quatre entreprises en ont été chargées.

Du côté extérieur, une rampe en béton désactivé a été construite pour permettre l’accession des personnes à mobilité réduite au porche puis à l’église.

À l’arrière de l’édifice, l’escalier d’accès à la salle de catéchisme a été modifié pour permettre, là-aussi, la création d’une rampe tout en permettant par un caillebotis l’accès aux gaines de ventilation.

L’accessibilité constituait aux yeux du diocèse une des difficultés majeures posées par le bâtiment et à surmonter impérativement. Elle avait été pointée dans le cadre d’un diagnostic général réalisé dans l’ensemble du diocèse de Saint-Denis.

Le complexe de couverture, défectueux, a été complètement arraché puis refait intégralement. Un épais isolant et une nouvelle membrane d’étanchéité ardoisée comportant du bitume élastomère ont été posés.

Parallèlement, toute la zinguerie (chéneaux et descentes d’eau pluviale) a été remplacée. Ces interventions étaient également jugées prioritaires.

Les sanitaires existants en rez-de-jardin et du côté de la salle de catéchisme ont été rénovés et complétés, dans le même édicule, par un WC adapté, accessible par un cheminement en béton désactivé depuis le côté droit de l’église.

Travaux extérieurs importants

Les façades, anciennement blanc et jaune « sale » et bordeaux pour les soubassements, ont été repeintes dans des tons harmonisés avec l’environnement.

Les vitrages multicolores ont été nettoyés et les joints refaits au ciment recouvert d’une résine hydrofuge, après les purges nécessaires.

Les portes de l’entrée principale ont été remises en jeu, poncées, revernies et équipées d’un bâton de maréchal pour les personnes à mobilité réduite. Devant, le plafond du porche a été doublé pour intégrer des spots et repeint en rose, en souvenir de Sainte Thérèse (de Lisieux) qui aimait les roses comme le rappelle avec le sourire Mme Marie-Jésus Sanchez qui a supervisé les travaux pour la maîtrise d’ouvrage, à savoir le diocèse de Saint-Denis.

Les volets métalliques et pliables ont été grattés et thermolaqués en usine. Certains sont encore en attente de pose. Et le barreaudage a été repeint.

La clôture périphérique a été complétée par un grillage tandis que les grilles ont été nettoyées et révisées. Un portillon a été sécurisé en vue du retour des enfants du catéchisme. Des places de parking pour les personnes à mobilité réduite ont été prévues et marquées.

De l’autre côté, la façade du précédent garage, qui sert aujourd’hui à divers stockages, a pu être badigeonnée et le terrain, devant, devrait être remis en ordre à l’issue du chantier puis enherbé. Un éclairage extérieur sur détecteur de présence a enfin été prévu des deux côtés de l’église tant pour la sécurité que pour mettre en valeur l’église.

S’il n’y pas de clocher à proprement parler, des haut-parleurs en faisait office. En mauvais état, ils ont été remplacés pour continuer d’annoncer les demi-heures et les offices par la diffusion d’un enregistrement de sonneries de cloches qui fait illusion.

Le Christ en façade a naturellement été restauré avec soin tandis que l’horloge voisine a été nettoyée et restaurée.

Gros travaux à l'intérieur

Du côté intérieur, les travaux n’ont pas été moins importants.

Les réseaux électriques ont été rénovés.

L’accès à la tribune ou mezzanine a été sécurisé. Le garde-corps de la tribune a été pour sa part complété en partie basse pour éviter toute chute d’enfants.

Pour faciliter l’accès à l’ambon, une main courante a été installée. Non prévue initialement, elle devrait être appréciée des lecteurs.

Enfin, les lambris du plafond de l’église ont été simplement nettoyés, priorité ayant été donnée au traitement des murs devenus noirs et sinistres. Il n’était pas possible de tout refaire ; l’important était de stopper sa dégradation

Une opération qui se termine bien

Alors que le chantier touche à sa fin, Mme Marie-Jésus Sanchez ne cache pas sa satisfaction : « tout s’est bien passé » soupire-t-elle avec un large sourire qui ne parvient toutefois pas à cacher ses ultimes inquiétudes principalement liées au passage de la commission de sécurité. Certes, il reste, lors de la visite des Chantiers du Cardinal, quelques portes à changer – on attend leur livraison – mais le calendrier devrait être tenu. L’objectif d’ouverture au public devrait pouvoir être respecté, la messe d’inauguration étant prévue le 15 décembre 2024.

Pour l’heure, au-delà des réserves à lever, il faut préparer le passage de ladite commission de sécurité qui doit autoriser la réouverture de l’église au public. Son feu vert est attendu avant la fin du mois de novembre 2024 mais il sera indispensable à la reprise des célébrations de la messe dominicale.

Madame Sanchez aurait bien voulu aller plus loin et traiter la problématique du chauffage, à l’arrêt depuis les incidents et son arrêt au début du Carême 2024, rénover un petit bâtiment annexe servant aux scouts, traiter certains sols fissurés, aller au-delà du rafraîchissement, offert généreusement, de l’oratoire servant deux fois par semaine mais Le budget ne le permettait pas et un euro reste un euro tient-elle à rappeler.

De leur côté, les Pères Antonio Manuel Ndjamba, curé, et Proper Gasto, vicaire et référent (tous deux logés dans le presbytère rénové aussi grâce aux Chantiers du Cardinal, voir ici) partagent déjà la satisfaction de Mme Sanchez. Pour eux, l’essentiel a été fait : sauver le bâtiment et permettre le retour du culte dans des conditions satisfaisantes, même s’il reste à faire.

Les Pères Antonio Manuel Ndjamba et Proper Gasto dans l’oratoire

Ils ont hâte de retrouver les paroissiens de l’église qui pendant quelques mois ont dû rejoindre d’autres sanctuaires du Blanc-Mesnil.
Ils ne doutent cependant pas qu’après la dispersion, ils reviendront. La rénovation devrait d’ailleurs contribuer à faire venir davantage de fidèles, selon le Père Ndjamba qui souligne, à l’appui de son espérance, l’évolution démographique du quartier dit de Montillet.

À partir de décembre 2024, c’est une nouvelle vie paroissiale qui commence pour la paroisse et les habitants. Grâce aux donateurs des Chantiers du Cardinal.

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